Les Chroniques de l'Imaginaire

Haut Septentrion (Donjon Crépuscule - 110) - Sfar, Joann & Trondheim, Lewis & Alfred

Marvin, le roi Poussière et Pipistrelle doivent affronter des gardes de l'Entité, qui empêche les habitants de l'ex Terra Amata de respirer s'ils ne lui prêtent pas allégeance. De quoi énerver sérieusement le roi Poussière, qui brûle la plupart d'entre eux dans un mémorable Tong Deum provoqué par Marvin... Les héros en question parviennent à prendre contact avec Orlondown (malgré la présence de Gilberto...) et à se repaître d'alcool, ce qui leur permet de respirer.

Marvin, durant le point, ne peut s'empêcher de draguer Zakûtu, à sa manière bien à lui, qui ne fonctionne évidemment pas. Pour autant, il va avoir à faire un bout de chemin avec elle, une fois que les objets du destin leur sont remis... Marvin a bien du mal à s'en servir d'ailleurs, et il faut toute l'intelligence de Zakûtu pour pouvoir maîtriser un tant soit peu leur utilisation. Pour cela, les deux personnages iront jusqu'à inverser leurs corps, au grand plaisir de Marvin, qui a là l'occasion rêvée de laisser sortir un côté un tant soit peu obsédé...

Pour autant, l'utilisation approximative des objets du destin fait repérer les deux héros par l'Entité, qui retrouve et reperd leur trace alternativement, ce qui lui provoque d'ailleurs de grandes colères calmées par les légendaires massacres de sbires par dizaines. L'affrontement final n'est maintenant plus très loin, même si la ruse de l'Entité ira tout de même jusqu'au bout, bien évidemment !

Les situations s'enchaînent à un rythme délirant avec ce tome 110 de Donjon Crépuscule, qui sort de façon concomitante avec le 111... Joann Sfar et Lewis Trondheim sont ici aidés d'Alfred au dessin, et de Walter à la couleur. Graphiquement, le cahier des charges est parfaitement respecté : c'est vif, coloré, plein de mouvements, comme tous les tomes de cet univers délirant.

Le rythme imposé ici est donc très élevé. De là à dire qu'il est trop élevé, il n'y a qu'un pas que je franchirai presque. Les situations s'enchaînent vraiment vite, sans doute parfois trop vite, laissant l'impression qu'il fallait terminer la série absolument, sans prendre le temps de soigner le fil rouge qui relie toutes ces situations. Pour autant, l'humour et les situations cocasses sont encore présents, et parfaitement amenés, notamment entre Marvin et Zakûtu.
Un tome qui se lit de façon un peu moins fluide que les précédents ; il est possible que cela soit dû au fait qu'il faille lire le tome suivant dans la foulée : à suivre donc dans la chronique de ce dernier !