Les Chroniques de l'Imaginaire

Pas de quartier (The Crow - Midnight legends - 1) - Prosser, Jerry & Adlard, Charlie

Michael et Jane Korby viennent tout juste de se marier. Alors qu’ils sont en voiture et s’arrêtent à un feu, ils sont attaqués par une bande de loubards qui veut leur voler leur voiture. Jane n’a pas l’intention de se laisser faire. Mais le voyou qu’elle mord est trop nerveux et lui tire dessus en représailles. Michael tente quelque chose pour venir au secours de son amour mais se prend une balle. Le couple, à peine réuni, se retrouve séparé par la mort. Des corbeaux vont ramener Michael pour une seule et unique raison : la vengeance.

À son retour, Michael est désorienté mais Hugo et Manny, les corbeaux, vont le guider dans son entreprise vengeresse. Michael est revenu couvert de marques sur le corps, les marques de la gorgone. Elles affectent les morts-vivants mais sont aussi les marques du pouvoir dont est investi Michael. Il est plus fort mais aussi plus résistant. Les dommages glissent sur lui comme pour ne pas le détourner de son but sanglant.

On connait l’œuvre originale de James O’Barr, republiée il y a quelques temps par Delcourt et de nombreuses fois adaptée à l’écran, dont la version la plus remarquable avec Brandon Lee. The Crow - Midnight legends propose de nouvelles variations autour de l’œuvre originale. Mais au final on tourne toujours autour du même concept : une mort violente due à des malfrats qui ont stoppé la vie heureuse de personnes innocentes et une vengeance par-delà la mort pour que l’esprit d’un des défunts soit enfin en paix. Le concept est assez restrictif et on se retrouve avec une histoire qui ressemble quand même beaucoup à l’originale, une certaine poésie en moins. Elle se lit sans déplaisir, mais on se retrouve souvent à faire des comparaisons avec l’œuvre première.

Par contre, on peut ainsi découvrir Charlie Adlard, le dessinateur de Walking Dead, dans un autre registre. Son dessin s’adapte à la période relatée, le passé ou le présent, et le style diffère. On retrouve son trait utilisant beaucoup les encrages très présents et sa capacité à retranscrire les émotions sur les visages.

Ce premier volume de The Crow - Midnight legends nous offre une histoire sombre, découpée en trois chapitres qui offrent chacun un point de vue diffèrent. Ce découpage donne une bonne dynamique à l’ensemble et nous permet d’aborder un notion qui était absente du récit de James O’Barr : le regret.