En 1869, Constance arrive à la gare Saint-Lazare. Elle ne connait ni Paris, ni personne dans cette ville et c'est au hasard qu'elle essaie de trouver un logement dans la capitale. La vie y est autrement différente qu'en province, ainsi que les murs et les prix. Sa première rencontre avec une tenancière de maison close donne le ton de ce qui l'attend. Mais elle a la chance de tomber sur un gamin qui la mène dans un autre foyer bien plus charmant.
Constance est donc installée à Montmartre, avec pour compagnie le vieux propriétaire de la maison et surtout Darius, un orphelin à la Gavroche qui vit de petits boulots pour payer sa chambre. Il est lui-même protégé par Argan, qui lui tient lieu de grand frère et l'a pris sous son aile.
Bientôt, Constance dévoile la raison de sa venue à la capitale : elle veut retrouver l'enfant qui lui a été enlevé la naissance par sa famille car elle l'a eu hors mariage. Elle sait qu'il est à Paris, mais où ? Telle est la question à laquelle elle va tenter de répondre avec l'aide de Darius. Et également d'un des employeurs de Darius, un caricaturiste renommé qui va tomber sous le charme de la belle. A eux trois, ils vont tenter de localiser l'enfant de Constance.
Dans un contexte parisien bien rendu, grâce notamment aux vignettes subtilement dessinées de Marie Jaffredo et à ses doux tons pastels, nous rencontrons plusieurs personnages de l'époque : Gambetta, Zola... Une contextualisation qui enrichit l'ancrage historique du récit.
Si l'intrigue liée à la recherche du fils de Constance est intéressante et bien menée, ce qui magnifie cette histoire, c'est l'évolution des personnages. Il ne s'agit pas d'un récit proprement linéaire, avec un mystère à résoudre et sa résolution. Que ce soit Constance, Darius ou Gill, le caricaturiste, nous assistons pour chacun à des changements radicaux et complètement inattendus. L'ouvrage ne se termine pas du tout comme on aurait été en droit de s'y attendre et c'est absolument réjouissant. Tragique, mais réjouissant.
Une très belle surprise !