Les Chroniques de l'Imaginaire

Dilvish le Damné - Zelazny, Roger

Dilvish est un cavalier solitaire. Monté sur Ténèbres, son cheval de métal avec lequel il a conclu un pacte dans les enfers, il revient dans son monde après plusieurs siècles d’exil. Il fut vaincu par le sorcier Jélérak qui le transforma en statue et il n’a qu’une seule idée en tête : la vengeance. Mais si Jélérak était déjà puissant à l’époque de leur confrontation, ce n’est rien en comparaison des talents qu’il possède aujourd’hui.
En tant que chef militaire, Dilvish va aider la ville de Portaroy à résister à l’assaut des forces de Lylish, le colonel de l’Ouest. Puis il va parcourir le monde en quête de sa vengeance. Même si Jélérak ne craint pas Dilvish, il ne va pourtant pas s’abaisser à venir l’affronter et le chemin de Dilvish va être semé d’embuches et de rencontres multiples.

Il y a longtemps que je n’avais pas lu d’écrits du regretté Roger Zelazny. Sa saga des Princes d’Ambre m’avait envoûté et j’avais beaucoup apprécié son Seigneur de Lumière quand je l’avais découvert, il y a de nombreuses années de cela. J’ai donc été tenté pour découvrir une nouvelle facette de cette auteur inventif.
Dilvish le Damné est une compilation des onze nouvelles et du roman que l’auteur a consacré à ce personnage. Les nouvelles oscillent entre moins de dix et quelques dizaines de pages. Le roman tient la moitié de la place du livre. Outre un dieu doté de quelques appendices tentaculaires, je n’ai pas retrouvé le lien que la quatrième de couverture fait avec Lovecraft. Par contre, j’ai eu vraiment l’impression de replonger dans une narration proche de celle de Moorcock dans sa saga sur le prince Elric. L’écriture est assez pesante, sans parler des dialogues qui sont bien souvent pour moitié inutiles. Mais c’est aussi dû au fait de l’ancienneté du récit (compilé au début des années 80). Les intrigues sont aussi minimalistes pour la plupart et on ne se sent pas forcément transporté, ni dans le monde ni dans l’histoire. Les idées sont parfois bonnes, mais trop souvent mal exploitées. Par contre, il y a une grande cohérence entre les nouvelles, ce qu’on en retrouve pas forcément dans l’œuvre de Moorcock précédemment citée.

Au final, j’ai été plutôt déçu par cette lecture. Je n’y ai pas retrouvé ce que j’appréciais chez l’auteur. Dilvish n’était peut-être pas le personnage le plus important à ses yeux et il n’y a sans doute pas mis autant d’âme qu’il aurait pu.