Béryl avait neuf ans lors de sa première rencontre avec les dragons et pillards de la Morteterre. Sa vie, sa famille, son village ont été broyés dans un enfer de flammes et de violence.
Une dizaine d'années ont passé. Béryl, comme tant d'autres réfugiés, a rejoint les terres sûres de la citadelle de FauconRoc. Sa remarquable haine des dragons ainsi que ses prédispositions martiales et spirituelles lui ont permis d'entrer dans une nouvelle caste guerrière. Ces combattants de pointe manient aussi bien les armes que la magie. Ils sont la réponse de la Viveterre. Ils sont les tueurs de dragons. Ceux qui ont rendu espoir aux peuples de la Viveterre.
Le travail de ce groupe d'élite est crucial dans la lutte quotidienne face à la Morteterre. Béryl et ses camarades vont mettre au jour une nouvelle menace, masquée et terriblement dangereuse. Ils vont aussi commettre une erreur...
Tueurs de dragons est le premier livre d'une jeune auteure liégeoise, le premier d'une série de trois. Passionnée, souriante et enthousiaste, Gaëlle Kempeneers nous offre une histoire de fantasy qui possède des qualités indéniables mais aussi quelques défauts de jeunesse.
Dans cet épisode du Chant de la Malombre, nous suivons les aventures de plusieurs personnages. Il y a le principal, Béryl, le chevalier tueur hanté par son enfance, la belle magicienne Lorelei, Gabriel, un jeune apprenti qui suit l'enseignement des tueurs, et Amielle, la cadette du comte Loredrill. Ces protagonistes sont plutôt stéréotypés et rentrent bien dans les moules de héros de fantasy. Ils ont toutefois de nombreux défauts qui les rendent aussi agaçants qu'attachants (en particuliers Gabriel). Par ailleurs, le développement de ceux-ci pousse le lecteur à vouloir en savoir plus, ce qui est une bonne chose.
L'univers est classique mais donne l'impression d'être conséquent et d'avoir du potentiel. Comme le scénario et la narration se concentrent sur les événements de FauconRoc, il n'est que peu exploité lors des rares et pauvres expéditions à l'extérieur. Dès lors, le lecteur peut avoir du mal a ressentir l'urgence de la situation, l'effroi et la misère des réfugiés et la tension à proximité de la Morteterre.
D'ailleurs, malgré quelques événements malheureux au château, j'ai trouvé l'ensemble plutôt joyeux et naïf, un sentiment lié à la plume de l'auteure, à mon sens. Des caractéristiques incongrues pour un roman qui s'appelle Tueurs de dragons. Néanmoins, une vague de fraîcheur émane de cette histoire, elle vous collera un sourire sur le visage le temps de la lecture. On lui pardonnera facilement sa prévisibilité et sa trame des plus ordinaires.
Là où le bât blesse, c'est au niveau du style d'écriture. Globalement, il est au même niveau que le reste du livre, joyeux et plein de bonne volonté mais il est grandement perfectible. Premièrement, il demande un certain temps d'adaptation, en conséquence le prologue a été pénible à avaler. J'ai eu du mal à me plonger dans le récit et ai failli reporter ma lecture plus d'une fois. Ensuite, le style est ampoulé, est trop long, n'est pas assez direct. Le narrateur tourne autour du pot sans raison. Les descriptions qui transforment les héros en êtres purs et bons font partie de la fantasy que je n'apprécie plus de lire. Enfin, ce n'aurait pas été une mauvaise idée de nettoyer les répétitions qui parsèment le texte et de corriger quelques tournures de phrases inopportunes pour un roman.
Avant de terminer, il me reste quelques interrogations au sujet du public cible de ce récit. Pour ma part, je m'attendais à plus d'action, à vivre la lutte acharnée entre les tueurs, les dragons et leurs sbires. Je pensais aussi que l'histoire serait plus sombre et violente, quelque chose de mature, hargneux, éloigné des bons et simples sentiments. Je vais me laisser aller à une supposition personnelle. Le style et le récit conviendraient mieux à des jeunes femmes ou à des adolescentes.
Au final, après la lecture de ce roman, je suis content de pouvoir dire que j'en garderai un bon souvenir. Malgré ses défauts, je l'ai trouvé rafraîchissant et attachant. J'accueillerai le suivant dans ma bibliothèque avec plaisir.