Tout commence par une après-midi grise et froide. Comme chaque vendredi, Sapna Sinha se rend au temple du dieu singe Hanuman. C'est un rituel pour la jeune femme, une routine dans sa vie sans grande surprise. Elle ne s'attendait certainement pas à être abordée par un vieil homme et encore moins à entendre son étrange proposition.L'homme en question se présente comme étant Vinay Mohan Acharaya, le directeur d'ABC, un grand groupe multimilliardaire. Et voilà qu'il offre, ni plus ni moins, sa place à Sapna : un poste à dix milliards de dollars pour elle, une simple vendeuse d'électroménager ! Une seule condition, elle doit réussir sept épreuves sensées démontrer ses capacités de manager. Franchement, la bonne blague : il la prend vraiment pour un pigeon.
Et pourtant, Sapna va devoir se rendre à l'évidence : l'homme est bien qui il prétend être. Et les circonstances vont la pousser à accepter le contrat. Les épreuves commencent alors...
Pour quelques milliards et une roupie est le troisième roman de Vikas Swarup, mondialement connu pour Les fabuleuses aventures dun indien malchanceux qui devient milliardaire adapté au cinéma sous le titre de Slumdog millionaire. Bien que n'ayant pas lu le roman, j'avais adoré le film et j'étais donc impatiente de découvrir ce récit : je n'ai pas été déçue !
C'est un véritable page-turner qui nous attend, dans lequel on suit les pas de Sapna, une jeune femme indienne courageuse et futée qui se retrouve confrontée à diverses situations : corruption, mariage arrangé, travail des enfants, abus de confiance... C'est frais, vivant, haletant, parfois rocambolesque et l'auteur réussit à nous entraîner où il le souhaite, du début jusqu'à la fin qu'on ne voit pas venir.
Bien évidemment, on ne peut s'empêcher de penser que la jeune Sapna a quand même une chance et un talent peu croyables qui lui permettent à chaque fois de se sortir de situations insurmontables. En clair, tout cela est bien peu crédible. Alors oui, cela parait trop beau pour être vrai mais nous sommes dans un conte et, en prime, cette apparente guimauve offre l'occasion à l'auteur de nous proposer une peinture sans concession de l'Inde, entre modernité et traditions, richesse et extrême pauvreté. Presque tous les travers de cette société sont épinglés. En dépit de cet aspect parfois trop facile qui pourra rebuter certains lecteurs avides de plus de réalisme, je me suis laissée emporter dans une histoire que jai dévorée en vingt-quatre heures.
Un vrai reproche néanmoins concernant l'absence d'un lexique ou de renvois en bas de page afin d'expliquer les termes et expressions en italique dans le texte. Sans connaissance approfondie sur lInde, almirahs, dekh chhori ou dhoti restent bien mystérieux.
Un roman léger entre conte moderne, critique de la société et polar, à consommer sans modération aucune.