Nous sommes à New-York, de nos jours. Liz Frazier est une romancière à succès, qui a amassé une véritable petite fortune dans sa carrière, grâce à sa série Lucifer Sam. Liz a connu l'amour il y a dix-huit ans exactement. Un amour qui lui a donné un fils, Syd, que Liz gâte en lui offrant un séjour dans la plus belle ville du monde, à savoir Paris. C'est d'ailleurs Liz en personne qui amène son fils à l'aéroport, avant de lui faire d'étranges adieux.
Et pour cause... Syd, de son côté, est parfaitement enchanté de rencontrer une jeune fille top-model, Sylvie, dont il devient parfaitement accroc. D'un autre côté, Liz est immédiatement assassinée en sortant de l'aéroport, et son corps est bien vite brûlé et enterré, alors que Syd arrive à Paris. Ou plutôt, dans une somptueuse demeure située à cinquante kilomètres de la capitale.
Syd en a ainsi vite marre de l'éditrice de sa mère. Il est aussi énervé de ne pas réussir à joindre sa mère, mais parvient à se calmer en retrouvant justement Sylvie, avec qui il découvre un plaisir des sens insoupçonné... Mais rapidement, le jeune garçon déchante : il est enlevé par des illuminés dont Sylvie fait partie, et il est maintenant condamné à vivre plusieurs mois, en étant forcé de tuer un, puis deux, puis plusieurs dizaines de chats, pour survivre...
Autant être clair tout de suite, ce premier tome de Lucifer Sam est une franche réussite, qui fait bien plus qu'emballer le lecteur. Au niveau graphique, Marco Nizzoli (Les enfants du crépuscule, Le monde d'Alef-Thau) nous gratifie d'un trait fin et détaillé, qui rend les personnages parfaitement charismatiques, attachants, et parfaitement crédibles, chacun dans leur rôle. Notamment, les personnages de Syd et de Sylvie sont particulièrement réussis, notamment au niveau des silhouettes pour cette dernière, et on pourra pardonner le manque de mouvements sur certaines cases, qui est un contrecoup de la précision.
Le récit de Michelangelo La Neve est, lui, totalement impitoyable. Le lecteur est pris à la gorge d'entrée, et il lui sera bien difficile de lâcher ce premier tome. Les situations s'enchaînent rapidement, jusqu'au choc particulier de l'enfermement, des mois durant, de Syd Frazier. Les scènes sont dures, à la limite de l'insoutenable (notamment pour les amoureux des chats...), et c'est en cela que ce premier tome est une franche réussite : il ne laisse pas indifférent, tant il est parfois malsain.
Un premier tome qui a tout compris, et qui se démarque singulièrement de bien des séries actuelles : l'attente du suivant sera parfaitement insoutenable !