Pour ce cinquantième numéro, la revue Alibis se pare de couleurs, comme promis dans le précédent numéro. Les illustrations, les photos, les vignettes sont désormais plus joyeuses, mais toujours sobres et sans excès, et cela ajoute une note de charme à cette revue qui n'en manque pas.
Seulement trois nouvelles dans ce numéro, mais elles sont toutes les trois plus longues que d'ordinaire, et bien agréables à lire.
Docteur Hämmerli de Richard Ste-Marie
"Après quinze ans comme tueur à gages patenté, j'ai raffiné mes méthodes pour répondre aux désespérés qui veulent abréger leurs souffrances et je suis devenu euthanasiste".
Hämmerli sévit dans les hôpitaux et s'arrange pour que la mort de ses clients passe pour une mort "normale". L'auteur en profite pour décrire le milieu hospitalier de son pays, et c'est très instructif !
On rit, on sourit, on pleure avec ce tueur à gages pas comme les autres. Une nouvelle bien sympathique.
La dernière traque de Rick Mofina
Yacine est un dangereux détenu que l'on doit transférer par avion dans une autre prison. L'avion se crashe. Il y a très peu de survivants.
L'histoire est remarquablement bien racontée, toute en sobriété, efficacité. Avec un final poignant.
Et de ton camion de Camille Bouchard
Agustin travaille pour Don Benito, un chef mafieux puissant. Avec son vieux camion qu'il entretient avec amour, il passe la frontière et ramène l'argent blanchi par les associés de son chef. Il pense sans cesse à Violeta, la femme qu'il aime et qui a disparu du jour au lendemain sans laisser de traces.
Tout roule pour lui jusqu'à ce que la femme de Benito vienne le voir dans le plus grand des secrets et lui demande un grand service qui peut les mener tout droit à la mort.
On retrouve l'ambiance mafieuse chère à l'auteur, la violence, la fraternité, l'argent, la loyauté, l'amour, les excès en tout genre.
C'est dynamique, vivant, on se croirait presque dans un film à grand budget, avec une fin optimiste, pour une fois !
Les différents articles :
Montréal, ville ouverte et capitale du vice de Norbert Spehner
L'auteur liste les différents romans policiers dont les scènes principales ont lieu dans les lieux cultes de Montréal, The Main et le Red Light, lieux de haute criminalité et de vice dans les années 30 jusqu'aux années 60.
Les romans sont analysés, les lieux sont décrits, mais n'étant jamais allée à Montréal, difficile pour moi de m'y projeter. L'article donne toutefois envie de lire certains des romans décrits, et c'est bien le but !
Conversation avec Geneviève Lefebvre de Pascale Raud
Comme toujours dans Alibis, les interviews sont très agréables à lire, et celle-ci ne déroge pas à la règle.
On a l'impression de papoter avec Geneviève Lefebvre, devant une tasse de café. Elle nous explique comment elle travaille, ce qui l'inspire, nous parle de ses héros récurrents, Antoine Gravel et Martin Desmarais.
Encore une interview réussie qui donne envie de lire l'auteur en question.
Camera Oscura de Christian Sauvé
Pour les cinquante numéros de la revue, Sauvé revient sur plusieurs films à suspense, plus ou moins récents, qu'il compare entre eux. Toujours aussi agréable et instructif à lire.
Dans la mire : Ici, ce sont des critiques plus longues et plus approfondies que dans la rubrique Le crime en vitrine qui liste les dernières sorties. Que le chroniqueur ait aimé, adoré ou détesté le livre, il sait nous le faire partager et c'est toujours un régal de lire ces critiques écrites par différents membres de l'équipe Alibis. Et, cerise sur le gâteau : les illustrations sont en couleur !
Remarque : Alibis ne m'avait pas habituée à cela, car cette revue est remarquablement mise en forme et je n'y avais jamais vu la moindre faute, ni la moindre coquille. Il y a une faute dans ce numéro et j'espère sincèrement que ce n'est qu'une conséquence de l'enthousiasme de fêter un si bel anniversaire et que la vigilance sera à nouveau de mise dans le prochain numéro, mais je n'en doute pas une seconde.