C'est bientôt l'élection de Miss Yopougon chez Aya. Bintou et Adjoua sont, bien sûr, candidates. Mais Aya a d'autres préoccupations, Ignace, son père, vient d'avoir la visite de sa deuxième femme et des enfants qu'il a eus avec elle. Aya voit petit à petit sa vie partir en lambeaux. Pendant ce temps, Monsieur et Madame Sissoko assistent à un mariage pour le moins troublant. Entre fête et tristesse, la vie n'est pas de tout repos à Yopougon.
Retour après de longs mois loin de Yopougon et un retour qui m'a fait plaisir. J'ai toujours une affection particulière pour cette bande dessinée, que je trouve très bien écrite et très juste dans le propos. Et puis cette galerie de personnages tous plus attendrissants et attachants les uns les autres est un vrai plaisir à retrouver. Après la phase de présentation des deux précédents tomes, on entre dans une phase un peu plus dure et moins édulcorée avec ce tome 3.
Marguerite Abouet aborde plus de thèmes que les précédents tomes, et bien plus en profondeur qui plus est. On y voit les décalages entre tradition et modernité, la difficulté d'être mère, mère célibataire, maîtresse, adolescent, mais aussi une quête pour connaître la France, pour se chercher, et être quelqu'un à part entière. On y parle aussi de la lâcheté des hommes et de la polygamie. Je pense que c'est vraiment cette partie-là que j'aime le plus chez Aya de Yopougon, c'est le rôle fort et prépondérant des femmes dans une société machiste.
Je ne suis toujours pas fan du tout du dessin que je trouve un peu trop enfantin mais par contre qui colle très bien à la série Akissi, petite sur espiègle d'Aya.
L'histoire est belle et j'aime cette force qui se dégage de ce récit sans jamais tomber dans la facilité ou dans un pathos hors de propos.
Et une petite chose encore avant de conclure, et pas comme Jean-Claude Dusse, je vais laisser la place au gourmand en moi et vous dire que vous allez trouver dans ce tome 3 une recette de poulet braisé pas piqué des hannetons.
Bref, je suis content de continuer cette série et j'ai hâte de lire la suite.