Nous sommes à Port-Saïd, en 1778. Avec l'aide des Anglais, Black Crow et une partie de son équipage ont pu s'évader des prisons du sultan, mais le prix à payer a été important. Samuel Prescott a perdu nombre de ses hommes et il entend bien se venger, à présent, de ses adversaires français de la Royale. Cela commence de nuit, après que les hommes de Prescott aient pu piéger les navires français en sabotant leur poupe. Prescott, dit Black Crow, tue froidement quelques gardes français avant de prendre la fuite à bord de son frêle navire, tout en sachant qu'il aura un peu de répit en mer.
Mais pour autant, l'urgence est maintenant de se ravitailler, notamment en artillerie et en hommes d'équipage. C'est dans l'archipel des Canaries que Prescott se rend ainsi avec ses hommes. Mais l'escale sera de trop courte durée, puisque La Concorde, un des navires français sabotés, a pu rapidement être réparé. C'est encore sur le fil, et grâce au fait que les eaux sont espagnoles, que Prescott parvient à griller la politesse aux marins français.
Le cap est maintenant mis vers l'île noire, ce qui n'enchante ni Prescott, ni ses anciens membres d'équipage encore vivants. Ils savent que les hommes s'y trouvant sont rudes, et que Prescott a un lourd passif plein de différends avec eux. Pour autant, Prescott n'a pas le choix, et se retrouve nez à nez avec Michel-Dumont de Saint-Tropèze, qui pour le moment accueille cordialement l'équipage en fuite. L'homme en question ne dispose plus des richesses qu'il avait par le passé, et c'est un voyage vers l'Australie qu'il impose maintenant à Prescott et ses hommes, sur la trace d'un nouveau trésor qu'il promet de partager largement...
La vengeance est un plat qui se mange froid, et il aura fallu patienter pour voir de quelle manière celle-ci interviendra suite aux méfaits des Français envers le corsaire préféré de Jean-Yves Delitte. Le héros est toujours aussi attachant, par son intelligence, sa vivacité d'esprit, et son côté calculateur. Il demeure bien évidemment charismatique, avec cette bande de couleur bleue qui lui traverse le visage.
Ce cinquième tome de Black Crow est en tout cas une nouvelle occasion de voyager, en admirant les cases détaillées du peintre officiel de la Marine. Certains décors sont magnifiques, et ce tome sera l'occasion d'admirer des dessins magnifiques en double page, rien que cela ! On passe de Port-Saïd aux Canaries, puis à l'île noire et aux côtes brésiliennes, dans une course poursuite qui n'a rien d'aisée ni pour les poursuivis, ni pour les poursuivants qui ont leurs propres luttes intestines à gérer.
Jean-Yves Delitte nous régale avec un nouveau tome plein d'élégance et de voyages, en faisant la promesse d'autres voyages à venir, qui nous allèchent d'avance !
