Les Chroniques de l'Imaginaire

Le combat des Justes - Six récits de résistance - Thirault, Philippe & Cruchaudet, Chloé & Chavant, Thierry & Pagliero, Alberto & Duphot Hervé & Marry, Lionel & Soleilhac, Aude

Cet album est un recueil de six histoires de résistants durant la Seconde Guerre Mondiale. Ces six hommes et femmes ont contribué à cacher et à sauver des milliers de juifs. Des actes de résistance qui ont fait d'eux des Justes. La mobilisation et la résistance commencent toujours par un « non » et cette bande dessinée est le récit de ceux et celles qui ont dit non à un parti politique amoral et génocidaire.

Ces six histoires sont toutes scénarisées par un seul auteur, Philippe Thirault. Les dessins sont assurés par plusieurs artistes et ça se ressent au fur et à mesure de la lecture. On retrouve dans l'ordre et pour les présenter pour le premier récit Shatta et Bouli Simon, Chloé Cruchadet ; pour Abbé Glasberg,Thierry Chavant ; Aristides de Sousa Mendes, Alberto Pagliano ; Felix Chevrier, Hervé Duphot ; Pasteur Trocmé, Lionel Marry ; Mère Francia, Aude Soleilhac.

Je suis très partagé à propos de cette bande dessinée. Ma conscience républicaine me dicte de défendre coûte que coûte cette œuvre dont le récit de ces résistants doit faire écho jusque notre époque, mais ces six histoires baignent dans un « trop » religieux. Où sont les récits de ces communistes, athées et autres qui ont eux aussi aidé les juifs ? J'ai eu l'impression tout au long de la lecture de voir que s'il y a morale elle est forcément religieuse et rien d'autre. Les sans religion sont les nazis et personne d'autre. C'est vraiment ce qui m'a le plus gêné : j'aurais vraiment aimé avoir et lire au moins une histoire sur les six proposées sur les athées.

Une fois passé ça, je vais essayer d'être objectif. Le scénario est le même pour les six histoires : une personne juive cachée sous un habit catholique ou catholique directement qui arrive à sauver des enfants, des adultes, des femmes, des hommes. Les propos sont parfois très saisissants et touchants et parfois même sublimés par certains dessins notamment la première histoire que j'ai bien aimé, un quasi noir et blanc de toute beauté. Ou encore Pasteur Trocmé et Aristides De Sousa Mendes pour ce trait atypique mais magnifique. Mais les autres histoires sont vraiment mal desservies par un dessin beaucoup trop enfantin et léger comparé au message et à l'histoire racontée, le plus bel exemple de ratage étant, selon moi, Mère Francia où j'ai eu l'impression de lire un Spirou ! L'histoire est grave mais ce dessin est à des années lumières du récit.

Le dossier de fin est à mettre au crédit de cette édition et il est selon moi d'un plus grand intérêt que certaines histoires, avec ces photos d'époque et ce témoignage de Galith Touati.
Je regrette certains dessins qui n'avaient pas du tout leurs place dans ce recueil.

Bref, à lire pour ceux que ça intéresse. Pour moi, c'est trop de religion comme la seule alternative à la morale humaine.