L'action de ce second volume des Légendes de Dune commence un mois après la disparition dans le désert de Paul Muad'Dib, après la mort en couches de Chani, et précisément au moment où une délégation de la Qizarate se rend sur Caladan pour l'annoncer à la Duchesse, Dame Jessica. Celle-ci part immédiatement pour Dune, avec Gurney Halleck.
Sur place, la situation est encore confuse, après les premières actions décisives prises par Alia pour écraser le complot ayant mené à l'aveuglement de Paul et à la mort de Chani. De plus, Alia supporte mal ce qu'elle perçoit comme des attaques de Bronso d'Ix, qui s'inscrit depuis des années en contre de l'histoire officielle visant à faire de Paul un Messie, un être surhumain doté de pouvoirs divins. Alia demande à Irulan, même si celle-ci a toujours été une biographe respectueuse, d'aller plus loin dans la glorification de l'Empereur disparu, à des fins nettes de propagande.
Tout cela ne peut que déplaire à Jessica, comme le cirque médiatique organisé autour des funérailles de Paul, et qu'elle est bien décidée à éviter en ce qui concerne Chani, soutenue discrètement en cela par Stilgar, heurté dans ses convictions religieuses de Fremen. Elle essaie aussi de détourner sa fille de la traque de Bronso d'Ix, très vieil ami de Paul. Afin d'obtenir le soutien nécessaire d'Irulan et Gurney, elle leur raconte des faits ignorés de la jeunesse de Paul.
Cette histoire attrayante, au rythme soutenu, se déroule pour une part entre Le Messie de Dune et Les enfants de Dune, et pour une autre part dans l'enfance de Paul Atréides, trois ans avant son arrivée sur Dune. Les développements sur les réactions de leurs proches à la disparition de Paul et à la mort de Chani sont crédibles et intéressants, comme l'étrangeté des jumeaux nourrissons. Quant à Bronso d'Ix, c'est une addition heureuse à la foule des personnages secondaires-importants.
Pour n'importe quel fan de la série, je dirai donc que c'est très bienvenu. Après, bien sûr, j'émettrai le même bémol que pour le tome précédent, c'est-à-dire que ça me fait quand même bizarre de lire une histoire dans l'univers de Frank Herbert, dans un style qui n'a rien à voir avec le sien, et que, je l'avoue, j'apprécie infiniment moins.
