La petite Galshan doit quitter l'appartement qu'elle partage avec ses parents. Sa mère ne va pas bien, elle a besoin de beaucoup de repos et d'attention. Une enfant ne peut pas devenir l'aide soignante d'une femme enceinte et l'unique pièce du logement est trop petite pour quatre personnes. Sur décision paternelle, Galshan va aller passer les cinq mois prochains avec son grand-père.
Le vieil homme, la jeune adolescente le connaît à peine, mais suffisamment pour avoir une idée bien arrêtée à son sujet. Baytar est un fou, un berger qui vit toujours comme au moyen-âge, seul, sous sa yourte, dans les steppes. Les cent cinquante-trois jours vont être longs.
Mais les caractères forts de Galshan et Baytar vont vite se rencontrer autour du dressage d'un aigle...
L'histoire d'un enfant qui quitte son domicile et le confort pour aller vivre auprès d'un parent éloigné un peu dérangé est un thème qui n'a plus rien d'original. On se rappelle tous au moins un film ou une série mettant en images ce genre de récit, tout comme l'agacement qu'ils procurent.
Celui-ci est différent. Le sujet est commun et n'a rien d'imprévisible mais Petit s'en sert comme d'un chemin pour mener à d'autres thèmes plus forts et plus intéressants, par exemple : la transmission croisée du savoir, l'apprentissage de la sagesse, le respect et la découverte de l'autre.
L'ensemble est très bien amené par l'auteur, qui transmet aisément sa passion au lecteur. Ses personnages sont immédiatement attachants, leurs relations et leur psychologie sont réussies. En outre, l'environnement et sa dureté sont fort bien retranscrits, on n'a aucun effort à faire pour se retrouver aux côtés de Galshan et Baytar.
Ensuite, chose importante pour un roman jeunesse, le ton employé par Petit n'est ni enfantin ni réducteur. Ses propos et son vocabulaire sont choisis avec soin et il développe brillamment son histoire. Le style d'écriture est parfaitement adapté au public ciblé.
153 jours en hiver est bien écrit et prenant, il ouvre la porte à un dépaysant voyage dans les steppes glaciales de Mongolie. Malgré son manque d'originalité et de suspense, c'est un roman qui m'a fait plaisir, l'un de ceux qui permettent aux enfants d'apprécier la lecture.