Lorrain est un humain, un vrai de vrai, en pleine escapade sur la planète Sidar, afin d'y retrouver Lionel, son alter-ego robotique, auquel il tient tout particulièrement. Il faut tout de même dire que chaque être humain est accompagné d'un de ces robots, qui non seulement leur ressemblent, mais qui conservent également tous leurs souvenirs. Pour l'heure, Lorrain est bien mal en point, mais il peut heureusement compter sur Xaog, un indigène sidarien, pour se frayer un chemin à travers une nature plus qu'hostile.
Car sur Sidar, et dans sa jungle luxuriante, tout est dangereux, jusqu'au papillon certes magnifique mais ô combien mortel. Bientôt, Xaog arrive avec Lorrain en vue de son village. L'occasion pour Lorrain de faire un break, et de se refaire une santé, tout en faisant la connaissance du résident, un vieil homme qui a décidé de rester sur la planète Sidar pour y finir ses jours en compagnie de ce peuple indigène. Le résident soigne Lorrain, lui donne des conseils vitaux, et lui indique que Lionel a été enregistré pour la dernière fois en territoire horb.
Commence alors, après une brève lutte contre un monstre gigantesque, une nouvelle expédition pour le pays horb. Un territoire que tout indigène se refusera d'atteindre, y compris Xaog. C'est bientôt un Lorrain bien esseulé qui évolue dans une savane qui cache encore une fois les pièges les plus redoutables... Mais cela, il faut bien le faire pour sauver Sidar des Xressiens, une race étrange qui a bénéficié de cette planète auprès des humains...
Rayons pour Sidar est une nouvelle série sur les univers de Stefan Wul, une histoire d'ailleurs parue initialement en roman en 1957. Comme Piège sur Zarkass, on y est en compagnie d'un faible nombre d'humains qui, aidés d'autochtones, parviennent à progresser afin d'atteindre un but qui demeure encore un peu obscur à l'issue de ce premier tome. Valérie Mangin parvient ainsi à ménager le suspense, en ne dévoilant des éléments qu'avec toute la parcimonie qu'on lui connaît. Le lecteur ne pourra qu'en dégager un vif intérêt devant une telle maîtrise de la science-fiction.
C'est également sur le plan graphique que ce premier tome parviendra à toucher le lecteur. Emmanuel Civiello (La graine de folie, Korrigans, La Dynastie des Dragons...) nous enchante ici avec ses paysages sortis d'ailleurs, qui nous plongent littéralement dans l'ambiance, et ce dès la première planche. C'est simple, on pourrait presque ressentir la moiteur de la jungle, et la piqûre des plantes et insectes, tant cela est beau, détaillé, parfaitement travaillé.
Les personnages ne sont pas en reste non plus, avec un bestiaire là encore bien plus que satisfaisant. Des gentils autochtones aux immenses monstres, en passant par les horbs ou même les humains, il n'est pas un personnage, même secondaire, qui ne soit laissé au hasard dans ce tome.
En bref, les univers de Stefan Wul sont encore une fois parfaitement représentés avec cette nouvelle série, dont il ne restera plus qu'à attendre le second tome. Vite !