Le capitaine Phoebus a bien le physique pour lui, mais pour autant, il est assez frappant de voir à quel point ce garçon bellâtre est loin d'être une lumière, dès qu'il s'agit d'avoir deux sous de jugeote. Ainsi, il se tourne en ridicule, devant un homme qui est là incognito et qu'il ne reconnaît pas, bien qu'en tant que Roi de France Louis XI ait sa tête sur toutes les pièces de monnaie couramment utilisées... Phoebus n'est pas resté indifférent aux charmes d'Esmeralda, lui qui cache à peine son désarroi quand il se retrouve dans les appartements de celle qui lui est promise.
Esmeralda, de son côté, a épousé Pierre Gringoire pour le sauver tout simplement de la corde, à la Cour des Miracles. Pierre se fait un peu trop d'illusions, et il est bien vite éconduit par la charmante bohémienne, qui n'a d'yeux que pour Phoebus, finalement. Elle va d'ailleurs se mettre en lumière, en apportant un peu d'eau à Quasimodo, le sonneur de cloches difforme qui a essayé de l'enlever, ce qui est assez étonnant pour ceux qui le connaissent...
C'est à cette occasion qu'Esmeralda sera appelée par Phoebus, et que son admiration pour le chevalier sera mis en évidence, malheureusement devant la promise de ce dernier. Et puis, il y a Frollo, le prêtre secrètement tombé fou amoureux de la bohémienne depuis quelques temps déjà. Un homme dont le cur saigne, alors qu'il est sec depuis tant d'années. Un homme qui ne supporte pas de voir un rival s'approcher d'Esmeralda, et qui n'hésitera pas à bâtir un coup monté pour mettre à mal celle qu'il n'aura jamais. Enfin, c'est sans compter sur la réaction de Quasimodo, qui va demander un droit d'asile dans la cathédrale de Notre-Dame pour la belle.
Ce second tome de Notre Dame sonne le glas de l'adaptation en bande dessinée du célèbre roman de Victor Hugo. C'est encore Robin Recht qui participe à cette adaptation d'une uvre maîtresse, qui aura réussi à marquer les esprits, notamment avec les plans et les dessins lumineux de Jean Bastide. Le dessinateur qui s'est illustré dans La guerre des Sambre fait encore des prouesses techniques dans ce second tome, qui met à l'honneur la belle bohémienne, mais pas uniquement...
Outre les danses endiablées que l'on avait déjà pu voir dans le premier tome, on pourra encore s'étonner des cadrages, des expressions particulièrement vives d'un personnage comme Frollo, tout en étant touché par la sensiblerie et la gentillesse de Quasimodo. Les personnages sont parfaitement travaillés, collant d'ailleurs assez fidèlement avec l'histoire originale, tout en étant repris avec brio dans une adaptation en bande dessinée. Le charisme des personnages est bien là, tout comme les dialogues incisifs, totalement obligatoires lorsqu'on parle d'une telle uvre.
Cette adaptation en bande dessinée d'un des plus grands romans français aura su conserver une partie de l'histoire originale, tout en prenant son propre envol lors de ce diptyque : un peu d'humour, des personnages parfaitement réussis, des dessins encore une fois flamboyants. Tout y est : de quoi revivre un peu dans cette Cour des Miracles !
