Les Chroniques de l'Imaginaire

Abominable - Hermann

Un homme vient voir sa petite amie, de nuit, dans la maison isolée où elle vit. Ce qu'il trouve est un véritable massacre. La petite amie et son père ont été victimes d'un tueur en série, et la police reste impuissante devant l'absence d'indices. C'est le petit ami en question qui découvre l'indice, personnifié par un chien tout frêle qui appartiendrait tout simplement au tueur. Il se pourrait bien que le petit ami, encore sous le choc, fasse vengeance lui-même...

Ailleurs, nous assistons à la fuite de trois personnes, nues, poursuivies par des êtres immondes qui ont l'air d'être certains qu'ils attraperont leurs victimes, inexorablement. La première victime succombe, horriblement, pour être aussitôt violée par son tueur. L'horreur est indicible, tandis que les deux autres survivants poursuivent leur fuite...

Et puis, entre autres, il y a cette jeune fille muette, obligée de fouiller les ordures pour trouver de quoi survivre. Dans ce qui ressemble à un bidonville, c'est une belle et riche dame qui vient la tirer de la misère, la nourrissant et l'habillant, dans l'espoir de la faire enfin parler. Cette jeune fille n'a vu que des horreurs, et sa riche sauveuse se met en tête de lui faire voir les beaux paysages montagnards des environs. De quoi rendre le moral à une jeune muette ? Pas tout à fait certain...

Cette réédition du Abominable de Hermann, initialement sorti en 1988, est justement agrémentée de cette dernière histoire scénarisée par Christian Godard. On y trouve d'ailleurs des planches plus abouties, qui ne sont pas sans rappeler les planches d'un one-shot, comme Lune de guerre, une des meilleures productions d'Hermann à mon sens.

Cette réédition est ici en tout cas l'occasion d'y croiser des histoires abominables, à l'horreur indicible. Les graphismes d'un Hermann plus jeune sont déjà pleins de mouvements, pleins de fougue, et conviennent parfaitement pour faire ressortir ces ambiances glauques qui ne manqueront pas de délecter l'amateur de sensations fortes. Toutes les facettes de l'horreur sont représentées ici grâce au trait inimitable de ce dessinateur : l'indicible, l'horreur absurde et grotesque, les monstres issus des pires cauchemars, rien ne nous est épargné ! De quoi faire penser en tout cas aux Contes de la crypte, ou à des nouvelles de Stephen King...

Une très belle réédition éditée par Glénat, agrémentée d'une nouvelle histoire qui est peut être une des plus intéressantes : de quoi éveiller la curiosité chez le plus grand nombre !