Pendant que le convoi Sillage continue à parcourir l'univers, nous retrouvons une Nävis toute jeune, en plein entraînement sur son petit astéroïde qui est une réplique de son ancienne planète d'origine. La perte de Houyo, son fauve domestique, est encore récente, et Nävis est ici envoyée officiellement, accompagnée d'autres agents débutants, à sa première mission en tant qu'agente de Sillage, et ce même si elle a déjà bien été repérée, notamment par le colonel Rib'Wund.
Pour cette mission qui se déroule sur l'astre Tabia Mbaya Pembe, l'équipe d'agents devra juste observer le déroulement des élections qui débuteront dans peu de temps. Deux camps s'affrontent sans vergogne, entre les conservateurs qui ne souhaitent pas rejoindre le convoi Sillage, et l'autre camp qui y voit là d'énormes opportunités de développement.
Toujours est-il que Nävis, immédiatement détestée par les autres agents de Sillage, est pourtant la seule à pouvoir faire face à une attaque sur tous ces agents dès leur arrivée. Le fait que Nävis ne possède aucun pouvoir psy y est d'ailleurs pour beaucoup, et la jeune femme n'a pas d'autre solution que de se rendre en ville, se perdant dans une manifestation entre les pro et les anti Sillage. L'occasion est d'ailleurs belle d'y faire la rencontre avec un herb, un être d'une espèce minoritaire, qui n'a pas le droit de vote sur cet astre.
Rapidement, Nävis comprend que les deux candidats qui se disputent les temps de parole à l'antenne de la holo-TV ne sont pas tout à fait clean. Un être polymorphe est derrière tout cela, et a pu prendre le contrôle des deux leaders qui s'opposent. Le polymorphe en question serait ainsi certain de sa victoire, quelle que soit l'issue du vote prochain. Mais Nävis tombe évidemment comme un cheveu sur la soupe, dans les plans de cet être machiavélique...
C'est Pierre-Mony Chan qui dessine cette nouvelle aventure de Sillage - Premières armes, qui est donc une série alternative à la série mère, Sillage, dessinée depuis toujours par Buchet. Nous sommes ici dans les débuts de la série principale, avec une Nävis encore toute jeune et inexpérimentée. Tout le talent de Chan, qui est habitué à dessiner de bien plantureuses créatures (Crossfire), éclate dès les premières planches, lors d'un entraînement de l'héroïne de Jean-David Morvan et de Philippe Buchet.
Les couleurs, d'Alice Picard et de Pierre-Mony Chan, sont superbes de maîtrises et d'éclat. Elles mettent particulièrement en valeur les expressions des personnages, humains ou non, et apportent une vraie dimension dans la crédibilité et le charisme des personnages de la Constituante.
Au niveau du récit, là aussi, on est devant quelque chose de parfaitement abouti, puisque de toute façon scénarisé par les pères de la série principale. On a l'impression de se retrouver dans un des cinq premiers tomes de Sillage, et en cela, ce tome alternatif est réussi et trouvera sa place sans problème auprès des fans, même si on peut toujours s'interroger sur les opportunités commerciales qui se cachent derrière cette sortie.
En tout cas, la qualité est bien là, l'esprit, même graphique, est parfaitement respecté. De quoi ravir les fans !