Les Chroniques de l'Imaginaire

Orwood (Golden Dogs - 2) - Desberg, Stephen & Griffo

Orwood a réussi son pari un peu fou de réunir avec lui trois personnes bien différentes, pour former le meilleur groupe de voleurs de Londres, les Golden Dogs. Les quatre membres en question, la prostituée Fanny, le castrat Lario et l'évadée Lucrèce, en sont à repérer les lieux dans ce qui est le plus vaste trafic de drogues londonien. La recette est bien gardée, mais les grandes quantités de drogue un peu moins, et c'est par là que les Golden Dogs vont attaquer, raflant au nez et à la barbe des hautes sphères londoniennes un beau pactole...

Fanny parvient même, après cela, à récupérer la récompense sur les trafiquants, de quoi envoyer un gros poisson influent en prison, tout en s'attirant bien évidemment ses foudres. Les Golden Dogs, emmenés par Orwood peut-être un peu trop confiant, en sont à proposer le reste de la drogue aux basses couches londoniennes, histoire de faire profiter le petit peuple d'une fête que l'on promet inoubliable. Fanny, de son côté, continue à avoir le cœur déchiré à cause de son amour grandissant pour Orwood, sentiment qui ne semble pas réciproque...
Et puis, le moment de la séparation arrive bientôt, avec des policiers de plus en plus présents. Seule la séparation constitue la solution, mais avec la promesse de revenir à chaque anniversaire du pacte sur cette petite place londonienne, pour se retrouver. Fanny partira ainsi à Paris, où elle fera fortune avec son corps, mais en pensant toujours à Orwood. Elle suivra même un homme au Mexique, après s'être toujours confrontée à l'absence des autres membres de son groupe, au fil des années.

Ce second tome de Golden Dogs, Orwood, nous offre un éclairage sur le personnage d'Orwood et sur ses visites à des séances de spiritisme, où on en apprend un peu plus sur ses motivations, et sur ses distances vis-à-vis de Fanny. Pour autant, c'est bien le personnage de Fanny qui est encore le personnage principal de ce tome. On suit la jeune femme dans tous ses voyages et ses déboires, avec un physique égal, qui ne change guère au fil des années qui passent...
Les personnages de Lario et de Lucrèce sont réellement secondaires, se bornant à faire le guet ou à s'occuper de chevaux, quant à eux, dans ce second tome de Golden Dogs, vraiment centré sur Fanny et Orwood.
Et c'est là où la crédibilité n'est pas de la partie, avec des personnages encore trop lisses, même s'il y a du mieux par rapport au tome précédent. On a du mal à croire à cette histoire d'amour fou pour une prostituée qui s'envoie en l'air avec la moitié de Londres ou Paris, et on ne croit pas trop non plus à cette histoire d'amour perdu pour Orwood... Pour achever la chose, la comparaison du groupe de voleurs avec un célèbre groupe londonien ne saute pas vraiment aux yeux non plus, en dehors d'une vague ressemblance d'Orwood avec un John Lennon pourvu de ses petites lunettes rondes.

Les planches de Griffo, ou plutôt ses cases, sont aussi inégales. On a parfois droit à une expression lumineuse sur le visage de Fanny, ou à un côté très sombre sur celui d'Orwood, mais force est de constater que cela n'est pas toujours le cas. Et il en va de même pour les décors, londoniens, parisiens ou mexicains, qui auront du mal à convaincre. L'impression d'un manque de temps se dégage, si on compare ce nouveau tome à une série comme Petit Miracle. Les planches supplémentaires parviennent, elles, à faire ressortir le vrai talent de Griffo, malheureusement trop absent des planches.

Le premier tome de Golden Dogs nous avait laissé avec une impression moyenne, impression que ce second tome ne parvient pas à infléchir dans le bon sens.