Laureline, la fille de Yann Gral, est dans un état critique suite au vol du denier qui permettait de retarder la maladie. Heureusement, Rose, une jolie fille qui travaille pour la régente Rest, a suffisamment de cur pour venir dans sa chambre d'hôpital avec le denier en question afin de redonner un sursis de quelques semaines à la jeune fille. Mais ceci aura un prix : Yann doit maintenant subtiliser un autre denier, la corne d'abondance, auprès d'un financier appelé Jacques Turillon, qui cartonne bien trop en bourse depuis quelques temps maintenant. Personne ne sait encore comment Turillon est entré en possession de ce nouveau denier...
Alors, Yann n'a pas le choix et commence à se renseigner sur ce Jacques Turillon auprès d'un ami gradé dans l'armée. Il se trouve que le trader en question est mêlé jusqu'au cou dans des responsabilités sur les massacres qui ont eu lieu en 1994 au Rwanda. C'est lui qui fournissait les armes qui ont pris une large part au massacre. Pas d'état d'âme pour Yann Gral donc, pour menacer directement Turillon, notamment en touchant son fils, qui est promis à un bel avenir au Quai d'Orsay, à condition que les responsabilités de son père dans le massacre rwandais restent secrètes...
Yann Gral a ainsi la possibilité de se rendre dans l'établissement financier, et surtout d'y faire des repérages afin d'y revenir voler la corne d'abondance, aidé en cela par le Fantôme, un autre denier que possède la régente Rest, qui permet de se téléporter à n'importe quel endroit, un peu comme le fait le personnage de Diablo dans les aventures des X-Men.
Igor Kordey nous gratifie d'une nouvelle superbe couverture représentant la régente Rest pour ce second tome de la série Les 30 deniers. Les planches sont du même acabit, avec toujours un graphisme si particulier à ce dessinateur de talent (sans mauvais jeu de mot...). Les personnages sont soignés, avec des expressions soulignées par des aplats de noir dont Kordey a le secret. Mention spéciale pour le personnage de Gradimir, qui ressemble à s'y méprendre à... Gradimir Smudja !
Au niveau du scénario, le terrain de jeu est immense, et les possibilités offertes par les pouvoirs différents conférés par chacun des deniers sont très larges. Et Jean-Pierre Pécau, en scénariste expérimenté, a là un terrain de jeu qu'il peut développer à foison. Pour le moment, chaque denier est parfaitement présenté, et il est très facile au lecteur de se repérer parmi les différents pouvoirs rencontrés dans ces deux premiers tomes. Chaque pièce a ainsi son petit nom, très évocateur, et chaque pièce constituerait ainsi presque un personnage à part entière.
Les 30 deniers est une série qui part sous les meilleurs hospices, c'était déjà l'impression soulevée avec la sortie du premier tome, impression qui est largement confirmée ici. Vivement la suite, afin de continuer à voir des personnages attachants évoluer autour d'une histoire qui mêle l'Histoire, l'ésotérisme et les complots aux plus hauts niveaux !