A l'âge de douze ans, Evangéline, orpheline de mère, a été confiée par son père aux bons soins du couvent Sainte Rose. A dix-huit ans, elle a prononcé ses vux et depuis, elle vit au rythme des prières, du recueillement, une vie simple dans laquelle elle s'épanouit totalement. Elle est également l'assistante de la sur bibliothécaire et, à ce titre, en charge du courrier du couvent.
Ce matin-là, elle est attirée par une lettre demandant l'accès à leurs archives afin de prouver l'existence dun lien entre Mme Rockefeller et une ancienne religieuse de Sainte Rose, Mère Innocenta. Après avoir tapé un refus expéditif, elle est néanmoins frappée par une date mentionnée dans le courrier : 1944, l'année du grand incendie qui ravagea le couvent. Après quelques recherches, elle découvre l'existence d'une correspondance privée entre les deux femmes. Et d'ailleurs, la générosité de Mme Rockefeller a permis la reconstruction du couvent. Evangéline ne se doute pas que sa curiosité est sur le point de bouleverser son existence.
Au même moment, Verlaine, l'auteur du courrier, s'apprête à rencontrer Percival Grigori, le commanditaire de ses recherches. Ce dernier, aux vues des dernières trouvailles de son employé, insiste pour que Verlaine se rende immédiatement à Sainte Rose. Mais pourquoi cet homme est-il aussi impatient de confirmer un lien entre Mme Rockefeller et le couvent ? Et surtout, pourquoi Verlaine se sent-il si mal à l'aise en sa présence ?
Ce quil ignore, c'est que Grigori est un Nephilim, un descendant des anges déchus. Sans s'en douter, Verlaine va se retrouver embarquer dans une lutte ancestrale qui le dépasse.
Pour son premier roman, Danielle Trussoni nous entraîne dans un thriller mystico-religieux qui surfe sur la mode du Da Vinci Code. Elle profite de l'occasion pour nous offrir sa version de la théorie des anges, extrêmement documentée. C'est un récit foisonnant, avec un souci du détail immense où l'histoire, la mythologie, la religion et le fantastique se mêlent et s'entremêlent.
Malheureusement, le récit, prometteur au début, se noie une première fois lors d'un très (trop) long chapitre de presque deux cents pages consacré à un flash-back qui se transforme vite en cours magistral sur langéologie. Puis le rythme reprend mais il souffre d'un sens du détail exacerbé et poussé à l'extrême, où chaque action est disséquée et expliquée. Sincèrement, citer par le menu toutes les marques de tous les vêtements que porte un personnage à un instant T me parait totalement superflu. Et ce n'est qu'un exemple. Tout cela plombe inutilement le texte.
Concernant les personnages, on peine à s'attacher à eux ou à les détester. Ils restent assez creux dans lensemble et n'arrivent pas à susciter les émotions qu'ils devraient nous inspirer. Quant à la grande « surprise » de l'ouvrage, l'ayant percé à jour dans les dix premières pages, elle m'a fait l'effet d'un soufflé retombé.
Ce roman pourra peut-être plaire aux amateurs de théorie du complot. Pour ma part, je pense qu'il aurait gagné à être plus concis, avec un style plus nerveux. Car l'intrigue est passionnante mais elle est noyée par un flot de détails inutiles. A noter qu'une suite, Angelopolis, est parue en avril mais que ce volume peut se lire seul.