En 1916, en pleine Première Guerre Mondiale, dans la région du Trentino, Pietro rentre chez lui. Après un combat contre les Autrichiens, il pensait revoir son cher pays et avoir un repos bien mérité. La montagne est un champ de bataille et Pietro est obligé de reprendre du service. Les soldats pensaient que les gaz au chlore étaient ce qu'il y avait de pire, c'était sans compter sur la Mort blanche. La Mort blanche est une pratique économique consistant à lancer un seul obus sur les flancs de la montagnes créant ainsi une avalanche meurtrière. Ils pensaient que cette guerre allait être « la der des ders »....
Il y a des éditeurs regardant plus le coté financiers que le coté artistique et qui par la même occasion ressortent certains travaux d'auteurs à la mode. Qui plus est si nous sommes, comme cette année, dans une année de commémoration : il y a cent ans débutait la Première Guerre Mondiale. Et puis, parfois, un succès planétaire comme The Walking Dead, permet à ces mêmes auteurs de voir des uvres majeures ressortir sous une édition sublime. Et cette BD en fait partie.
Ce qui m'a le plus impressionné à la lecture de cette uvre, c'est l'écriture de Robbie Morrisson. Il s'est très bien documenté et a fait un excellent travail avec ces documents. J'y reviendrai un peu plus tard, cette histoire sonne incroyablement juste. De cette écriture précise et ciselée, Charlie Adlard fait de cette BD un élément incontournable pour tous les amateurs du genre, grâce à l'importance de son trait fin et époustouflant, et puis ce noir et blanc intense donnant plus de profondeur si cela était encore possible. C'est la combinaison de tous ces aspects qui font, pour moi, de cette uvre, l'égale des uvres comme Maus de Spiegelman et des écrits et dessins de Will Eisner quant il était en service durant la guerre du Vietnam.
L'histoire est vraiment complexe. Mais pas au niveau de la narration ou du scénario, mais plutôt au niveau des enjeux pour les différents protagonistes de cette histoire. Les relations humaines sont dures et sèches, il n'y a aucun temps de répit ou de relaxation, les combats sont là même quand la bataille s'achève.
C'est encore une fois une belle découverte, dans le sens où j'ai redécouvert un scénariste qui, quant il uvrait sur une de mes séries préférées, Judge Dredd, ne m'avait pas impressionné plus que de raison.
Bref, une uvre à la portée historique très forte qui mérite amplement sa place dans une bédéthèque de qualité.
