A quatorze ans, on est au firmament de son adolescence, on a des gros boutons d'acné, des poils qui poussent, on aime glander, emmerder ses parents et le monde en général. Parfois, l'adolescent entreprend des activités comme écouter la musique que son père déteste ou fumer. L'adolescent ne pense pas à demain, par contre, il remet beaucoup de chose à cette date, se doucher, par exemple. Mais le point commun de tous les adolescents mâles est la recherche de la coolitude et la conquête de la femelle, même quand on est un démonologue.
Eric est le plus jeune invocateur de démons du Disque-Monde, il travaille dans sa chambre et dans la cave de ses parents. Son objectif est simple : faire apparaître un démon (grand, fort, rouge et cruel de préférence) et le soumettre au moyen de quelques formules et paroles bien senties. Ensuite, Eric pourra obtenir du pognon, des filles, la jeunesse éternelle et la maîtrise du monde. Mais lorsque la porte des enfers s'ouvre, surgissent Rincevent et son fidèle bagage, pas de bol.
L'objectif de cet épisode assez fin de Les Annales du Disque-Monde est de faire revenir le mage malheureusement le plus célèbre de l'Université de l'invisible. Quoi de mieux qu'une invocation manipulée (par plusieurs partis) pour offrir le retour du mage le plus froussard que l'on connaisse. De plus, comme il ne revient pas seul, Rincevent va pouvoir poursuivre sa fuite à travers le temps et l'espace, en compagnie du bagage, d'Eric et d'un perroquet agaçant.
Ce n'est pas le tome le plus amusant ou le plus passionnant de la série. Eric accomplit son travail, sans plus. Le style de Pratchett est reconnaissable entre mille et de nombreux passages feront sourire mais je trouve qu'Eric pèche au niveau du sentiment d'urgence lors de la fuite qu'il ne transmet pas bien au lecteur et par la découpe de son scénario qui ressemble plus à une série de sketchs qu'à une histoire continue. Par ailleurs, Rincevent n'est pas mon personnage favori des Annales et Eric n'a rien de fameux. Seul le seigneur des enfers tire son épingle du jeu.
En conclusion, Eric est un volet moyen de Les Annales du Disque-Monde. Il devrait plaire aux aficionados de Rincevent.
