La chachatatutu est le plus petit oiseau du Tibet. Elle veille précieusement sur ses trois ufs. Mais comme elle est seule, elle doit aussi parfois les laisser sans surveillance pour chercher à manger.
Et un jour, le rat profite de cette absence pour lui dévorer deux de ses précieux ufs. La chachatatutu se rend immédiatement chez le phénix, le roi des oiseaux, afin de réclamer justice. Mais ce dernier traite sa demande avec une grande désinvolture, arguant que tout cela n'est pas très grave. La chachatatutu lui prédit alors « qu'une petite chose mal réglée peut avoir de grandes conséquences ».
La chachatatutu et le phénix est un conte traditionnel tibétain. Il est ici mis en mots par Jean-Louis Le Craver. L'histoire s'appuie sur la répétition, ce qui capte immanquablement l'attention des plus jeunes. La morale est assez simple : justice est toujours faite, directement ou indirectement. Et il est important de prendre à compte les demandes de chacun afin d'éviter que la situation ne s'envenime.
Nathalie Choux déploie sa palette de couleurs pour une mise en images très vive, avec de grandes illustrations assez naïves qui s'accordent à merveille avec le texte.
Un CD accompagne le livre pour une version contée de l'histoire. Et j'avoue ne pas avoir été particulièrement sensible à la voix et aux intonations de Jean-Louis Le Craver. Déjà, il s'éloigne par moments de la version écrite et je sais par expérience que les enfants aiment suivre et coller mot à mot au texte. De plus, il manque un je-ne-sais-quoi de fantaisie, de légèreté. Finalement, le ton est peut-être trop ironique à mon sens. Néanmoins, cest une affaire de goût personnel et il faut quand même reconnaître qu'il nous évite, à nous parents, le difficile exercice de prononcer "chachatatutu" sans se tromper.
Un album coloré et vivant, présentant un conte peu connu mais sympathique, à conseiller à partir de cinq ans.