Le final approche et il prend la forme d'une visite de Richard Drake et de Lady d'Angerès à une usine. Ou plutôt, au grand patron de cette usine. Un homme cruel, même s'il prend soin de ses ouvriers, mais pour une raison inattendue : pour s'en repaître, tout simplement ! Pour l'heure, les flashback sont de mise, notamment dans l'ancienne expédition en Afrique de Drake. Une expédition où il est allé très loin, de quoi choquer les contemporains de son Angleterre victorienne...
Mais Drake n'est pas le seul à entrer dans cette chasse au vampire, quel curieux anagramme que ce monsieur Caulard, qui possède toutes les lettres du vampire le plus célèbre, celui de Bram Stoker : le conte Dracula. Pour cela, son association avec lady d'Angerès, une fille vampire de Caulard, est accompagnée également de Catherine Lacombe et de Mister Jones, un être à l'apparence toute frêle, mais qui aura peut-être le rôle le plus capital de ce final.
Les personnages d'Alain Ayroles sont nombreux dans cette série et ils ont tous en commun le fait d'être parfaitement crédibles et charismatiques. En cela, le scénariste de De Cape et de Crocs, ou encore de Garulfo, est aidé par les planches de Bruno Maïorana, qui sont parfaites dans leur style si particulier. Les aplats de noirs sont de la partie, ainsi que la tension graphique omniprésente, aidée en cela par les mouvements de certaines cases.
Les couleurs de Thierry Leprévost sont elles aussi tout simplement parfaites, donnant le ton, renforçant sans peine le côté dramatique des scènes, avec en point d'orgue cette espèce de combat final où tous les personnages d'Alain Ayroles se battent. Graphiquement, la série est magnifique, même si cela n'a rien à voir avec les maîtres du dessin réaliste. Ici, on a des traits plus hachés, plus sombres, qui collent finalement parfaitement à la série.
Et que dire des dialogues ? Encore une fois, on ne peut qu'encenser l'écriture d'Alain Ayroles, qui nous avait déjà habitué à cela dans ses séries précédentes. C'est tranchant, plein de force et d'humour : de quoi se réconcilier encore une fois avec la langue française. Alain Ayroles raconte sa propre histoire de vampires, en y mettant une touche personnelle bienvenue, pleine de force et d'originalité, même si elle conserve des clés qu'on ne saurait toucher lorsqu'on est dans ce thème.
Un troisième tome qui clôt de superbe manière une série qui vaudra franchement le détour, que vous soyez fan de vampires, que vous en ayez eu une overdose ou non...