Nous sommes au début du vingtième siècle, à Paris. Toute la police est en éveil, devant un meurtre sordide qui a eu lieu chez deux personnes âgées et qui impliquerait une bande d'Apaches, des voyous qui sèment le sang et la terreur dans les rues de la capitale. Par ailleurs, il est un journaliste qui a grandi dans les bas fonds, Saige, qui propose une aide qui pourrait bien être précieuse à la police, en échange de l'exclusivité des événements...
Amélie, elle, est directement concernée par ces événements tragiques. La belle jeune fille a voulu d'une vie pleine d'aventures, et la voilà servie ! C'est son protecteur du moment, Manda, qui est impliqué dans le meurtre qui défraye la chronique. Voilà Amélie de nouveau à la rue, sans protection, avec son ancien proxénète qui commence à lui tourner autour.
Heureusement, Amélie fait immédiatement la rencontre de Leca, de la bande des Popincs, un homme tatoué qui tombe aussitôt sous le charme de la belle.
Rapidement, la jeune femme est connue sous le sobriquet de Casque d'or, et nombre de Parisiens en mal d'amour se pressent à son luxueux bordel pour connaître quelques minutes dans ses bras... Mais le conte de fée, une fois de plus, ne dure pas : Manda ne peut pas supporter ce Leca qui lui a volé sa meilleure gagneuse, et le fait agresser sauvagement, dans la rue. De quoi redonner sa chance à Matelot, le premier homme d'Amélie, qui voulait lui offrir une vie rangée, une vie qu'elle a toujours refusée...
Laurent Galandon nous régale avec un diptyque aux accents de vieil argot parisien, où les personnages sont tous attachants et crédibles. La prostitution est de mise à l'époque dans la capitale, et les rixes entre différentes bandes rivales sont monnaie courante. C'est dans ce contexte que Galandon fait évoluer Amélie, jolie jeune fille prude, qui se dévergonde terriblement au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire.
Comme cela était le cas dans les sept tomes d'Halloween Blues de Mythic, les dessins et les couleurs de Kas et sa femme Graza sont tout simplement extraordinaires. Le dessinateur polonais, qui fait honneur à son pays avec son compatriote Grzegorz Rosinski, a su retranscrire graphiquement les ambiances du Paris d'il y a plus de cent ans. Les décors, les costumes, les personnages, tout est à l'avenant, travaillé dans les moindres détails, faisant ressentir les travaux de recherches qu'a dû nécessiter une série comme La fille de Paname.
Un très beau diptyque qui fait honneur à la collection Signé du Lombard, grâce au travail minutieux de grands auteurs actuels !