Les Chroniques de l'Imaginaire

L'étoile blanche (Jour J - 16) - Blanchard, Fred & Duval, Fred & Pécau, Jean-Pierre & Damien

Nous sommes en avril 1912. Le Titanic avance à bonne vitesse dans les eaux froides de l'Atlantique Nord, inconscient de la présence d'icebergs dans les environs. Heureusement, Max Waterson, un petit garçon passionné d'astronomie, a décidé de ne pas se coucher tôt ce soir là, afin d'observer les étoiles. Sa désobéissance lui permet d'apercevoir un énorme iceberg droit devant, bien avant les vigies du Titanic. L'arrivée à New-York se fait en grandes pompes, avec des journalistes qui sont là pour interviewer le jeune héros.

Quelques années se passent, avant que l'on retrouve le jeune Waterson, désormais piqué du virus du journalisme, au grand désarroi de son père qui souhaite l'envoyer étudier dans la prestigieuse MIT, au Massachusetts. Max parvient à s'infiltrer discrètement dans un bâtiment de Little Italy, et parvient à photographier les grands patrons de la pègre ensemble, montant leurs affaires en vue de la future prohibition à New-York. De quoi se faire embaucher immédiatement au New-York Star, le journal le plus lu de la ville, et avec les bonnes grâces de Stead, son directeur.

Et puis, Waterson revient encore quelques années plus tard, bardé de diplômes, et impuissant devant la grande crise qui secoue le pays. La bourse s'effondre, les spéculateurs se suicident par dizaines, et le père de Max ne fait pas exception à la règle, se jetant du haut de son immeuble Waterson, le plus haut de la ville de New-York.

Alors, c'est la menace de la guerre, et l'apparition d'un orateur comme Hitler qui font maintenant tâche d'huile. Mais pour un de ses voyages vers les Etats-Unis, Hitler et ses plus proches conseillers prennent justement le Titanic, qui heurte lors de ce voyage un iceberg qu'il a pu éviter en 1912. L'échiquier mondial est maintenant ébranlé, et il faudra mettre en avant tout le génie visionnaire du jeune Waterson pour en tirer profit...

Le Titanic, qui fait la couverture de ce tome 16 de Jour J, n'est qu'un tout petit élément (façon de parler !) de ce nouveau one-shot. C'est bien le personnage de Maxime Waterson qui est central dans ce récit de Fred Duval et Jean-Pierre Pécau. C'est la vie de cet homme au parcours extraordinaire que l'on suit, le tout sous la forme d'un immense flashback, comme ces auteurs aiment le faire.

Au niveau des dessins, c'est Damien qui a la responsabilité de donner vie à ce personnage. Les plans, larges ou serrés, de la ville de New-York sont parfaitement convaincants, et on ne peut qu'être happés par le gigantisme de tel ou tel immeuble. Les personnages sont à l'avenant, avec des costumes d'époque, et des expressions totalement soignées. Le personnage de Waterson est crédible et d'un grand charisme, quelle que soit l'époque de sa vie que l'on traverse.

Un tome 16 réussi en tout cas, qui parvient à tenir une histoire cohérente et à donner une vision différente du monde que l'on connaît, ce qui n'est jamais un exercice simple dans un one-shot.