Maria Cristina Väätonen vit en Californie, loin de sa famille qu'elle ne voit plus et dont elle n'a plus que de rares nouvelles. Elle est devenue une écrivain à succès, alors que son enfance la prédestinait à une vie rangée et pieuse. Son départ de Lapérouse, au Canada, a été un coup de tonnerre dans la famille, l'acte qui en a fait une persona non grata. Contre toute attente, elle reçoit un soir un appel de sa mère, qui lui demande de venir chercher son neveu pour l'emmener et s'en occuper.
C'est la stupeur pour Maria Cristina. Entendre la voix de sa mère. Apprendre que sa sur a eu un enfant. Devoir s'en occuper. L'écrivain solitaire à la vie pas si rangée ne sait pas comment réagir face à cette nouvelle, qui ouvre les vannes du flot de souvenirs qu'elle contenait dans sa nouvelle vie.
Nous sommes ainsi amenés à découvrir l'enfance de Maria Cristina, en passant d'abord par celle de ses parents, en particulier son père, d'origine finlandaise. Véronique Ovaldé développe la genèse de la famille Vatäänen, qui a connu son lot d'espoirs et de déceptions. La petite fille a grandi dans un petit village rustique, entourée d'un amour mesuré. On apprend qu'un drame s'est abattu sur la famille et que Maria Cristina pâtit des conséquences.
En parallèle, le roman s'articule également autour de la vie actuelle de Maria Cristina, avec son ami, mentor et amant Claramunt. Elle y évoque ses choix, ses doutes, ses regrets. Et ses réflexions sur la décision à prendre quant à son neveu...
La grâce des brigands est un très beau roman, délicat et sensible, qui confirme le talent de son auteure.