Berlin 1936, en pleine olympiade, un groupe de personnages venus d'horizons différents et qui n'ont rien en commun vont se trouver. Émile, qui a refusé de faire le salut nazi lors de la cérémonie d'ouverture, est plus ou moins propulsé chef de cette bande. Au sortir d'une soirée un peu trop alcoolisée, le groupe va devoir fuir les autorités nazis et, sous l'impulsion dÉmile, va trouver refuge dans un bar. C'est dans ce bar qu'ils vont trouver ce qui sera leur chanson, Lili Marlène, chantée par une petite artiste quasi inconnue.
Quelques mois plus tard, Émile est envoyé sur le front Ardennais, à Stonne : la guerre a éclaté et les Allemands progressent vite. C'est la fin des jours heureux et le début d'une longue guerre. C'est aussi le début d'une longue bataille qui rappelle la bataille de Verdun. Le bourbier s'installe, les hommes prennent une position pour la perdre quelques heures ou jours après. Les combats se font intenses.
Cette BD commençait mal, pour tout vous dire. Je n'avais lu aucun phylactère que déjà les dessins trop classiques me rebutaient. Cela reste agréable à regarder, n'exagérons rien, mais c'est ce côté trop marqué « BD » qui me gène un petit peu. Mais le sujet me plaisant beaucoup, j'ai commencé la lecture. Lecture qui, d'ailleurs, s'est avérée plus que plaisante. Le sujet est un brin classique mais le traitement de ce classicisme est clairement intéressant. Cette première partie met l'accent sur le personnage, très bien écrit, d'Émile, mais surtout on peut déceler un potentiel très subversif des différents personnages. Du coup, à la fin de la lecture de ce premier tome, je suis resté sur ma faim, et le trait qui au début me rebutait ne m'a pas gêné plus que cela. J'attends les autres tomes, tant il est vrai que c'est un plaisir de ne pas à avoir à lire et relire des personnages unidimensionnels qui ne combattent le mal que parce que c'est bien de combattre le mal.
Et puis, le scénario est rondement mené, bien écrit et bien documenté, et même si j'ai été un peu dur sur les dessins, il faut avouer qu'ils ne gâchent pas la lecture. Ceci dit, on ne mempêchera pas de penser qu'avec un dessinateur plus libre dans ses traits, les dessins n'auraient que mieux servi ce petit bijou de scénario. Merci aux auteurs d'avoir retranscrit avec beaucoup dopiniâtreté une bataille peu connue mais décisive.
J'espère un vrai succès pour cette série qui le mérite vraiment. Bref, pas un coup de cur mais pas loin !