Les trois soeurcières n'ont pas le temps de souffler. A peine rentrées de l'étranger, les sorcières s'aperçoivent que certaines choses ont évolué dans le mauvais sens au royaume de Lancre. De drôles de cercles apparaissent un peu partout, des jeunes filles se vernissent les ongles en noir, portent de la dentelle et dansent les fesses à l'air près des pierres levées. L'une d'entre-elles a même l'audace de vouloir combattre Mémé Ciredutemps en duel de sorcellerie ! L'insolence des jeunes, l'envie de progrès, les danses déculottées et les cercles, Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg reconnaissent trop bien ces signes : Ils annoncent une invasion imminente, brutale et cruelle, comme dans les temps anciens. Les elfes arrivent.
Enfin, Magrat Goussedail reçoit les instructions de son mariage avec Vérence, le jeune roi de Lancre. Pourtant, Magrat est certaine de deux choses : elle n'a pas accepté la proposition et Vérence ne lui à jamais demandé sa main. Reine, c'est bien mais est-ce que c'est cumulable avec la profession de sorcière ?
C'est avec énormément de plaisir que je retrouve mes personnages favoris des Annales du Disque-Monde. Les sorcières regagnent leurs pénates et sont immédiatement confrontées à un nouveau danger, le retour des elfes, les pires des créatures. Leur convent connaît d'ailleurs des tensions qui pousseront Magrat sur la touche en matière de sorcellerie, elle demeure, néanmoins, un des personnages principaux de ce roman à la liste desquels s'ajoutent le forgeron, Jason Ogg, et les mages, l'archichancelier en tête.
Pratchett est en pleine forme pour ce Nobliaux et sorcières. Après une introduction étonnamment sombre, il nous plonge dans le vif du sujet, remonte ses sorcières à bloc, revisite la mythologie celtique, parle de physique quantique et nous fait une présentation des elfes pas piquée des vers. Le rythme, rapide et prenant, tient jusqu'à la fin de l'ouvrage. L'écriture et le développement de l'histoire sont intelligents et, évidemment, remplis d'humour et de petites perles qui éclaireront votre journée.
Les amateurs des Annales seront d'ailleurs heureux de découvrir un autre pan de la jeunesse de Mémé Ciredutemps et la vie intime de ses deux consoeurs.
Le seul point négatif de ce livre concerne son dénouement. La fin des histoires principale et secondaires est efficace mais bien trop attendue.
Enfin, il est à noter que cet épisode doit être lu dans la suite de la série sur les sorcières pour le comprendre correctement. Avoir lu les ouvrages suivants risque également de vous gâcher quelques surprises.
En conclusion, Pratchett nous gâte une fois de plus, Nobliaux et sorcières est une histoire passionnante au texte piquant et hilarant.