Alors que les Anglais entrent dans une bataille plus rude que prévue contre les Irlandais et les Ecossais, Isabelle, la fille de Philippe Le Bel, mariée au roi d'Angleterre Edouard II, est au plus mal. Son époux est homosexuel et n'a d'yeux que pour son mignon, le jeune Despenser, qui se retrouve carrément avec le couple royal au lit, pour mettre le roi en condition devant son désir d'avoir une descendance masculine pour le trône d'Angleterre... Par ailleurs, Isabelle se retrouve dans une véritable prison dorée, depuis que Jeanne et Mortimer ont quitté Londres.
Mortimer... Le seul homme qu'Isabelle ait jamais vraiment aimé. C'est le plus souvent en rêve qu'elle pense à lui, notamment à la suite d'un accident de chasse, qui est encore une des seules distractions possibles pour la reine.
Mais le vent tourne dans la population anglaise, aidé en cela par le jeu des rois français qui se meurent, et à la succession sur le trône français. Edouard II n'en peut plus d'aller prêter allégeance au nouveau roi français, sous peine de perdre du territoire. C'est Isabelle qui retrouve un peu de liberté en se rendant en France, et en retrouvant Mortimer. De là, elle intrigue afin de permettre un soulèvement général contre le roi Edouard II, et surtout contre les Despenser qui sont ses plus proches conseillers...
Après Aliénor, Delcourt a eu la bonne idée d'éditer une série sur Isabelle, la Louve de France, dont ce second tome signe la fin du diptyque. D'entrée de jeu, le lecteur est frappé par la qualité et la finesse des dessins de Jaime Calderon. C'est vraiment beau à souhait, très fin et détaillé, sans qu'aucune case ne soit laissée au hasard. Les décors et les architectures sont superbes, et il en est de même pour les personnages, leurs expressions, leurs vêtements... La recherche Google a tourné forcément à plein régime !
Avec une telle qualité graphique, qui englobe aussi les magnifiques couleurs de Johann Corgié, on ne peut que plonger avec délice dans le récit de Thierry Gloris et Marie Gloris : les personnages sont crédibles et charismatiques pour les plus royaux d'entre eux, et l'ensemble se lit plutôt facilement, sans faire trop cours d'Histoire, comme cela peut être le cas actuellement dans une série comme Ils ont fait l'Histoire (dont le premier tome est consacré à Philippe Le Bel, père d'Isabelle dont il est question ici).
Comme pour Aliénor, le lecteur tiendra là une série réussie et aboutie, qui ne se prend pas trop au sérieux, même si l'intérêt historique est évidemment bien présent. Peut-être aurons-nous droit à une autre reine dans une autre série de la collection ?
