Ils sont deux bons amis, ou plutôt deux bons ennemis. Le boulot de l'un est de faire le mal, tandis que le boulot de l'autre est de le déjouer. Seulement voilà, au bout de six mille ans sur notre bonne planète, le démon Rampa et l'ange Aziraphale ont appris à point trop n'en faire, et se satisfont tout à fait de mener leurs petites magouilles dans leur coin sans trop s'occuper de l'autre. Une bonne entente toute à leur profit, puisque tous deux apprécient énormément leur vie parmi les humains.
Seulement voilà : le sort du monde est déterminé depuis bien longtemps. L'Apocalypse - le combat final entre le Bien et le Mal, qui implique accessoirement la mort de tous les Humains - est pour bientôt et les deux camps sont impatients d'en découdre définitivement. Sauf nos deux compères, évidemment, qui ne se voient guère écouter de la harpe (si le Ciel gagne la bataille) ou torturer des âmes (si c'est l'Enfer) pour l'éternité...
En attendant, ce sont quand même eux qui ont été chargés de superviser l'éducation de l'Antéchrist jusqu'à ses onze ans (qui correspondent à la date fatidique), dans le but bien sûr de le faire basculer de leur côté respectif. Le problème, c'est qu'ils se sont trompés de personne, et alors qu'ils s'acharnaient sur un enfant tout ce qu'il y a de plus humain, le petit Adam Young a grandi en toute liberté dans un petit coin de campagne anglaise ! Comme quoi même le Grand Plan céleste peut être mis en déroute par de menus détails...
L'humour à la Pratchett, vous connaissez ? Vous en avez ici un bon concentré, puisque rien dans cette histoire ne se déroule normalement. Les personnages sont complètement déjantés, depuis les quatre Anges de l'Apocalypse aux inquisiteurs modernes qui cherchent les sorcières en comptant leurs tétons. Pas un personnage normal, dans le lot ! Et ce n'est qu'un bref échantillon de l'humour très particulier omniprésent dans cet ouvrage, jusque dans les notes de bas de page.
On accroche ou on n'accroche pas. Nul doute que les fans de Pratchett adoreront cet ouvrage, tout à fait dans la lignée de ce que produit habituellement l'auteur des fameuses Annales du Disque-Monde (Je ne parlerai pas de l'apport de Gaiman, dont je n'ai pas retrouvé la patte, en fait). Pour ma part, c'est une forme d'humour que je n'apprécie pas trop, ce qui fait que je me suis un peu ennuyée, notamment dans la première moitié du roman qui n'avance pas bien vite. En fait, j'ai réalisé après coup que je devais l'avoir déjà lu, mais en ayant quasi tout oublié. L'intrigue est assez prévisible, et le récit vaut surtout par ses personnages hauts en couleur et ses touches d'humour.
Bref, pour ceux qui adhèrent à ce type d'humour : foncez, vous ne serez pas déçus !
