Cronos, père de Zeus, est de plus en plus puissant depuis qu'il a pris le dessus sur Minos. Son objectif est d'éradiquer toute vie chez les hommes, afin de revenir dans un état originel. Pour l'heure, le peuple d'Hattousa doit fuir et c'est vers l'Egée qu'il espère trouver son salut. Achille, de son côté, est en train de naviguer vers le même endroit, accompagné notamment de Chiron, le centaure fils de Cronos.
Et l'embarcation qui mène le héros légendaire est bien protégée, par un léviathan immense, qui est forcément envoyé par Poséidon...
Bien loin de là, le pharaon revient d'un voyage depuis l'empire hittite. Il doit maintenant rendre hommage aux dieux égyptiens, sans forcément se presser pour ce faire. Son fils, Mériamon, semble renfermé sur lui-même depuis quelques temps. Et pour cause, le fils du pharaon finit par partir avec quelques centaines d'hommes, au nez et à la barbe de son père, qui va décider de le laisser faire.
Et puis, il y a Tyndare, roi de Sparte, qui refuse la mainmise d'Agamemnon, roi de Mycènes, sur l'Egée. Tyndare vit mal les préconisations qui lui sont faites, qui visent à sacrifier sa fille adorée, Hélène. Une décision lourde de conséquences est à prendre, et cela dépasse largement le simple cadre de l'amour d'un père pour sa fille...
Les mystères de Samothrace est le troisième tome de Troie, scénarisé par Nicolas Jarry et dessiné par Erion Campanella Ardisha. On y retrouve les dessins détaillés et d'une grande finesse de ce dessinateur, qui soigne particulièrement ses personnages, avec des costumes fouillés et travaillés, et des décors souvent grandioses, qui bénéficient d'une très belle colorisation d'Andrea Scoppetta. Les cieux et les paysages maritimes sont ainsi de toute beauté, et il en va de même avec les plans larges sur les architectures de l'époque.
Au niveau du récit, on retrouve le mélange d'Histoire et de mythologie qui était déjà présent sur les deux premiers tomes de la série. Autant être clair, il faut être un vrai féru de mythologie si on veut caresser l'espoir de trouver le moindre fil rouge dans ce tome. Et c'est bien là ou le bât blesse : on change de lieux et de personnages toutes les deux planches, sans avoir plus d'explications que cela sur leurs relations entre eux, et cela en devient difficile, voire ridicule par moments, pour le lecteur non averti.
Il est à noter tout de même qu'un lexique des différents personnages est bien présent, mais il est malheureusement bien insuffisant et, chose bête, il devrait être présent en début de volume, plutôt qu'en toute fin, où il risque d'être découvert après la lecture.
En définitive, un tome très bien réalisé sur la forme graphique, mais qui ne peut s'adresser qu'aux vrais mordus de mythologie qui n'auront pas à réfléchir sur qui est le fils ou la belle-sur de qui.