Ce roman ne laisse pas indifférent : soit on adore, soit on déteste.
Je fais hélas partie de ceux qui ont détesté. Mais avec, heureusement, un petit bémol à mon rejet.
Résumons tout d'abord le roman : il s'agit de l'histoire, racontée à la première personne du singulier, d'une jeune femme dont on ne saura jamais le prénom (mais on suppose qu'il s'agit de l'auteure elle-même) et qui vit un deuil douloureux. Elle vient de perdre son père et part se terrer à New York, chez une amie, pour panser ses blessures.
Une grosse première moitié du roman n'est constituée que de bavardages abondants, de réminiscences, de retours vers le passé, vers son enfance, vers sa relation difficile avec ce père tant aimé et tant haï ensuite.
C'est très bavard, long, et bien que ce soit bien écrit, d'un ennui considérable. Si je n'avais pas eu à lire ce roman entier pour honorer mes devoirs de chroniqueuse, j'aurai abandonné définitivement la lecture dès la cinquantième page.
J'ai tenu jusqu'à un peu plus de la moitié, et ne tenant plus devant cet étalage de réflexions assénées au lecteur comme s'il était le psychiatre de la narratrice, j'ai posé le livre pour lire autre chose et me changer les idées.
Deux semaines plus tard, je l'ai repris, avec courage, et là, ô surprise, cette seconde moitié était beaucoup plus sympathique et dans le style des autres romans de l'auteure.
Elle y raconte en effet sa rencontre avec un homme, cruel lui aussi, difficile à atteindre comme son père.
Mais c'est plus agréable car elle se bat pour lui, elle ne vit plus renfermée sur elle-même et n'assomme plus le lecteur avec ses jérémiades, enjouées certes, mais jérémiades tout de même.
Il faut donc tenir jusqu'à la page 199 pour contrebalancer le premier effet négatif de cette lecture.
Je ne regrette pas de l'avoir terminé mais je ne le conseillerai pour autant à personne dans mon entourage.