Quelques années avant sa mort, Maurice Genevoix revient sur Sa Première Guerre Mondiale quand il fut mobilisé en 1914. Presque soixante ans après les faits, il opère un retour sur le lieutenant et l'homme qu'il a été. C'est par le biais de la mort qu'il analyse sa guerre. Celle qui l'a épargné ou oublié trois fois tout en emmenant ses amis. De cette seule et unique année de guerre, Genevoix en tire un premier livre, un peu rébarbatif et difficile à lire mais terriblement passionnant, Ceux de 14.
La mort de près peut alors se voir comme une suite ou plutôt une conclusion.
Je dois dire que cette lecture m'a fait l'effet d'une bombe : la guerre y est montrée comme une chose inhumaine et cette vision tranche d'ailleurs avec le caractère très humain de l'auteur et de son écriture. La mort est omniprésente et cette mort est à mettre en parallèle avec un sentiment de survie et d'un complexe profondément ancré dans l'âme de l'auteur.
Un témoignage fort, plein de regret et de culpabilité, qui s'avère être un extraordinaire travail de mémoire pour les générations actuelles et futures. Il faut d'ailleurs saluer la générosité de l'auteur d'accorder le droit d'une écoute de cette lecture dans des salles de cours.
Et puisque nous parlons d'écoute, que dire de la lecture touchante et rendant un incroyable hommage au texte de Bernard Métraux. Il arrive à donner une grâce et une beauté supplémentaire au texte initial.
Bref, un récit bouleversant qu'il faut lire ou écouter d'urgence.
