Véhir est un jeune grogne, c'est-à-dire une espèce d'hybride mi-homme mi-cochon, qui est à la recherche de dieux humains avec Tia, une hybride mi-femme mi-louve. Les compagnons apprennent à mieux se connaître, mais finissent par devoir fuir une nouvelle fois, avec toute une meute d'êtres lycanthropes à leur poursuite. Cette fois, c'est par les eaux que les deux compagnons parviennent à fuir de justesse, grâce au radeau d'un être mi-homme mi-rat. Le tout, sans que Véhir n'aie à sauver Tia d'une noyade certaine...
Alors, le trio finit par parvenir dans la ville de Muryd. Et qui dit ville dit foule compacte, et l'obligation pour Véhir de se couvrir le visage avec une espèce de cagoule, afin de se cacher de la population. Il est rare de rencontrer des grognes par ici, et bien des espèces ne feraient qu'une bonne affaire, ou qu'une bouchée, de lui. Pour autant, Tia se méfie du rat qui les a amenés ici, et à juste titre, car bientôt les deux voyageurs sont attaqués par toute une bande de rats.
Pourtant, à force de bravoure et d'une grande démonstration de forces, Tia et Véhir parviennent à s'enfuir et à progresser encore dans leur quête, qui les approche de jour en jour des anciens dieux humains. Peut-être de quoi en savoir plus sur leurs origines et faire en sorte que l'humanité reprenne enfin du terrain sur l'animalité...
Cette série dont le second tome est édité par Soleil est à la base un roman dont l'auteur, Pierre Bordage, se retrouve une nouvelle fois scénariste de sa propre histoire en bande dessinée. On y croise toutes sortes d'êtres mi-humains, mi-animaux, ce qui n'est pas sans faire penser immédiatement à des séries comme Blacksad (dont la comparaison s'arrêtera là car on est bien loin du polar) ou le plus récent Le dixième peuple, chez Paquet.
D'abord, l'occasion nous est donnée d'admirer les dessins fins et détaillés d'Olivier Roman. C'est beau, avec des cadrages audacieux, des expressions soignées sur toutes ces têtes d'animaux (même si on ne peut tout de même pas les comparer aux dessins de Guarnido), et des décors de forêts ou de montagnes tout à fait convaincants, rehaussés par des couleurs qui s'adaptent parfaitement à ce trait.
Au niveau du récit, il est possible que le lecteur se retrouve surpris, avec l'utilisation d'un langage plus ou moins animalier, relativement familier, qui pourra en dérouter plus d'un. Personnellement, cela ne m'a pas gêné plus que cela, et j'ai rapidement pu me familiariser avec cette technique tout de même assez rare pour être signalée. Sachez que cette série véhicule notamment un message de paix et d'acceptation de l'autre, sous ses airs de fantasy et de science-fiction.
Par contre, c'est au niveau du rythme que le bât blesse. Cela va bien trop vite, d'un endroit à l'autre, d'une situation à une autre, et on n'a pas vraiment le temps de trouver un fil rouge digne de ce nom dans ce second tome qui, comme le premier, aurait sans doute mérité que l'on s'y attarde un peu plus. Les fables de l'Humpur doit être un roman vraiment intéressant (comme bien d'autres productions de Pierre Bordage), mais force est de constater que sur le fond, l'adaptation en BD aura plus de mal à se trouver, malgré une réalisation très convaincante au niveau graphique. Attendons tout de même de voir ce que donnera la suite...
