Les Chroniques de l'Imaginaire

Le palais de l'oubli (La guerrière innocente - 2) - Kara

Gunhild, la pirate, est entre les mains de Raphaël, lequel la fait torturer pour la faire parler. Cela n'est pas du tout du gout de Clothilde, qui ne partage pas franchement son goût pour ce genre d'interrogatoires, qui pousse souvent le torturé à dire n'importe quoi pour que ses souffrances s'arrêtent. Ce n'est pas du tout le cas de Gunhild, qui supporte la torture depuis quatre jours, sans donner la moindre information.

Mais Gunhild sort de son mutisme, lorsqu'elle s'aperçoit que le bateau volant de Raphaël arrive en vue des portes du désert de Hourna-Nziat. Un endroit maudit, dit-elle, qui semble également éveiller quelques souvenirs enfouis dans la mémoire de Clothilde, pour une raison qu'elle-même ignore encore. Raphaël a donné des ordres pour survoler ce désert, et il a eu le nez fin, lorsque le bateau arrive enfin en vue d'étranges ruines, qu'il va maintenant falloir aller visiter...

Cette visite est d'abord l'occasion pour Chloé de se dévoiler, en tant qu'espionne alliée à Gunhild. Ensuite, elle devrait être l'occasion d'en savoir un peu plus à la fois sur les Titans et surtout sur l'origine de la maladie qui a emporté la quasi-totalité des hommes lors de la grande épidémie. Une épidémie qui pourrait aussi avoir un lien avec Clothilde, qui se souvient de plus en plus de choses, et Gunhild, qui ne lâche pas Clothilde de son œil valide...

Nous en sommes au second tome de La guerrière innocente, une série sous la forme d'un diptyque entièrement réalisé par Kara (Le bleu du ciel, Le miroir des Alices, entre autres productions). L'auteur nous propose ici une histoire qui mêle la piraterie à la science-fiction, s'adressant majoritairement à un public de jeunes adolescents, plutôt qu'aux vieux briscards de la bande dessinée.

En fait, le récit est plutôt bon, mais il regorge, comme dans le tome précédent, de pirouettes scénaristiques auxquelles on pourrait reprocher un manque d'originalité, élément que ne décèlera peut-être pas le jeune public auquel la série s'adresse. Pour les autres, il faut bien reconnaître qu'on voit les choses arriver assez facilement et que l'intérêt se voit ainsi largement amoindri.

Pour autant, le côté graphique de la série, dans la plus pure tradition des mangas, plutôt shonen ou shojo, est totalement soigné. On y trouve des dessins détaillés, franchement fins et agréables, peut-être un peu trop fouillis par moment. L'ensemble dispose d'une bonne impression de mouvements, notamment dans les scènes d'action, nombreuses, qui sont ainsi très bien rendues. Les cadrages et le découpage sont d'une très bonne qualité également, et il n'y a rien à redire sur le plan graphique.

Une série qui s'adresse donc à un public jeune, pré-adolescent, et qui bénéficie d'une réalisation de qualité. De là à la conseiller à un large public d’aficionados, il y a un pas que je ne saurais franchir.