Taïchi et Tetsuo sont les premiers suspectés dans la mort de quatre personnes lors de l'effondrement de la tour et de ses fondations labyrinthiques. La police les recherche activement, alors qu'ils commencent par être soignés de leurs blessures par de vieilles connaissances. Taïchi et Tetsuo savent à présent qu'ils sont recherchés en tant qu'hommes. Cela fait un moment que le doute plane sur le sexe de Tetsuo : l'occasion est maintenant donnée de voir ce que Taïchi donnera, une fois déguisé en femme !
Et les déguisements fonctionnent plutôt bien ! Taïchi, à présent appelé Taïko, et Tetsuo, à présent Mitsuo, parviennent à fuir et à se retrouver dans un petit village de campagne, afin d'en apprendre un peu plus sur le tueur de la tour fantôme... Les deux jeunes gens, qui se font passer pour un couple, ont la surprise de traverser un champ de pavot, qui est interdit, mais qui permet aux habitants du village voisin de vivre de façon prospère, bien qu'ancienne.
Et les traditions ne manquent pas dans ce village, où depuis plusieurs générations, les gens se reproduisent entre eux, rendant importants les problèmes de consanguinité, et où il est interdit de dépasser le nombre de cinquante-cinq individus... Ainsi, dès qu'un jeune enfant naît, un vieillard est sacrifié par les villageois. Taïchi et Tetsuo apprennent maintenant qu'il ne leur sera plus possible de quitter le village en question, et la grand-mère la plus ancienne va devoir le quitter. D'autant que les villageois n'attendent qu'une chose du nouveau soi-disant couple, c'est que ce dernier fasse des enfants, histoire de profiter d'un peu de sang neuf dans ce village...
Ce quatrième tome de La tour fantôme nous éloigne assez considérablement de ce qu'était la série au départ : on est bien loin ici de la tour en question, qui n'existe d'ailleurs plus, pour suivre un improbable couple dans un village séculaire aux traditions intactes. De quoi faire penser au film Le village, par moment ! Taro Nogizaka nous entraîne donc dans ce qui ressemble à un huis-clos, et où bien évidemment des événements dignes de la série vont arriver...
Les dessins restent dans la droite lignée des tomes précédents : les visages et les expressions sont particulièrement soignés, notamment pour Tetsuo, qui se veut un être extraordinairement beau. Les cadrages, souvent serrés, sont encore une fois du plus bel effet, même s'ils ont parfois tendance à s'enchaîner un peu trop rapidement, à des moments qui ne le nécessitent pas forcément.
On se retrouve enfermés ainsi avec Taïchi et Tetsuo et on a qu'une seule envie, qui est de sortir indemne de ce village étrange qui n'hésite pas à sacrifier ses habitants.
Un tome intéressant au final, même s'il ne fait pratiquement pas avancer la trame principale de la série.