Nous sommes en Italie, en 1453. Nous retrouvons Luca, Freize, Isolde, Ishraq et le frère Pietro qui chevauchent en direction de l'Adriatique. Le Pape a chargé le jeune inquisiteur d'étudier tous les signes pouvant annoncer la fin des temps. Néanmoins, le frère Pietro voit d'un mauvais il la compagnie des deux femmes qui pourraient détourner Luca de son devoir. Dès que possible, elles devront rejoindre un autre groupe et faire route pour Budapest, où elles espèrent convaincre le fils du parrain d'Isolde d'aider celle-ci à récupérer son héritage.
Pour l'heure, les voyageurs se rendent au village de Piccolo afin de prendre un bateau pour Zagreb. Ils s'installent à l'auberge pour passer la nuit. Dès le lendemain, Freize trouve un navire qui accepte de les mener à destination. De retour à l'auberge, il est surpris de voir plusieurs enfants, qu'il prend pour des mendiants. Il apprend vite qu'ils sont des centaines sur la route, âgés de six à seize ans, tous harassés et fatigués mais dont le visage s'illumine lorsqu'ils parlent de leur guide Johann le Bon, censé les mener en terre sainte. Ce dernier prétend avoir reçu un appel de Dieu et force est de constater qu'il donne des détails troublants sur des faits qu'il devrait ignorer, comme la récente prise de Constantinople par les Sarrasins. Luca décide alors d'enquêter...
Pour ce second tome dHérétiques, nous plongeons un peu plus encore dans la ferveur religieuse de cette période du Moyen-Age, à laquelle s'ajoutent de profondes superstitions. Une croisade d'enfants, un phénomène naturel inexplicable et nos amis se retrouvent en très mauvaise posture. On en apprend aussi un peu plus mais à peine sur l'ordre mystérieux qui souhaite intégrer Luca.
J'avoue avoir un avis mitigé sur ce tome. Si j'ai dévoré toute la première partie, le reste m'a semblé assez inégal.
J'ai notamment été perturbée par l'évolution des personnages. Pour exemple, Luca, que je trouvais très réfléchi dans le premier tome, se laisse facilement porter par l'obscurantisme religieux. Quant à Ishraq, si on la découvre de plus en plus, vers la fin, elle opère un revirement assez troublant. Sans parler d'Isolde, que je voyais comme une femme forte désireuse d'échapper à sa condition et qui finalement joue parfaitement son rôle de grande dame simplement vouée à faire un beau mariage. Néanmoins, certaines confrontations entre Isolde et Ishraq offrent un éclairage intéressant sur la condition féminine à l'époque. Il n'y a que Freize qui reste égal à lui-même et c'est tant mieux. Mais surtout, la fin semble très brouillonne avec l'apparition de nouvelles révélations qui nous paraissent bien difficiles à suivre.
A noter la présence, fort appréciable, de précisions sur le contexte historique en fin douvrage.
Je ne sais pas où lauteure veut nous emmener mais il en faudrait peu pour qu'elle ne nous perde. Attention à ne pas trop se disperser et à garder en tête la trame principale. Néanmoins, je retiendrais une plongée réussie dans une époque où la religion et la superstition se mêlent et semmêlent.