Les Chroniques de l'Imaginaire

Madame George - Chatelet, Noëlle

Jean-Marc, psychanalyste réputé et cartésien endurci, voit ses convictions, son existence et sa raison vaciller lorsqu'une ancienne patiente revient le consulter pour lui parler du fantôme de sa sœur jumelle. Excessivement dérangé par cette histoire, Jean-Marc renvoie la malheureuse vers un confrère, espérant se débarrasser de cette désagréable impression. Mais le problème va revenir le tourmenter de toute part. Soudain, tout le monde autour de lui - de son ex-femme à son meilleur ami, en passant par des patients ou de parfaits inconnus - semble décidé à lui faire part de son expérience en matière de spiritisme et d'occultisme. De plus en plus mal à l'aise, Jean-Marc décide de s'offrir une pause en allant visiter la maison de George Sand. Mais là-bas, c'est lui qui va faire l'expérience de la rencontre avec un fantôme...

L'intrigue était prometteuse et je me réjouissais de retrouver Noëlle Chatelet dont j'avais beaucoup aimé la trilogie sur les différents âges de la vie (La petite aux tournesols, La dame en bleu et La femme coquelicot, tous parus au Livre de poche). Mon ressenti suite à la lecture de Madame George va au-delà de la déception. Le traitement de l'intrigue est plat, sans consistance, les réactions des personnages parfaitement convenues et dénuées de réalisme. On peine à trouver une miette d'empathie, sans parler d'intérêt, pour ce personnage principal qui sombre soudainement dans le désarroi le plus profond suite à une remarque innocente d'une patiente. Le coup de grâce est asséné au court de la visite dans la demeure de George Sand où Jean-Marc se trouve assailli par une sensation de déjà-vu, fait des rêves étranges, se met à parler comme s'il était possédé par le jeune palefrenier de l'écrivain. Comme il est psychanalyste, l'auteur trouve bon de mêler ce mystère à un secret de famille dont Jean-Marc va avoir vent dans le dernier tiers de livre. Le rapprochement est grotesque et n'a fait qu'exacerber mon exaspération, déjà bien présente. A aucun moment je n'ai compris le rapport entre le sujet de départ et George Sand, pas plus que n'a de sens le parallèle entre l'histoire personnelle de Jean-Marc et le fantôme du palefrenier.

J'avais de bons souvenirs du style de l'auteur, même si ma lecture remonte à quelques années. Ici, je l'ai trouvé à l'image de l'intrigue : brouillon, plat et artificiel, sans une once de profondeur.

Bref, une immense déception qui pourrait bien me faire bouder les romans de Noëlle Chatelet à l'avenir.