Gaston Mercier, aviateur et lieutenant dans l'armée royale belge, reçoit sa première affectation en Afrique pour aller combattre les Allemands. C'est le 17 juin 1915 que Mercier atterrit au Congo Belge. Après quelques jours sur le sol africain, il fait la connaissance d'un métis qui prétend être le fils du grand explorateur écossais Livingstone. De son père, il a gardé le nom et le port du kilt, ce qui lui vaut les quolibets et le surnom de « Madame Livingstone ». Entre les deux hommes va se nouer une amitié indéfectible, faite de respect mutuel et de compréhension.
J'avais à cur de recevoir et lire cette BD. Déjà parce qu'elle traite d'une de mes périodes préférées de l'Histoire, et de deux parce que j'aime les récits qui replacent la guerre dans un contexte bien précis en lui donnant un visage humain. Ici ça serait même deux visages.
Pour être tout a fait honnête, je ne sais pas si j'ai préféré le scénario aux dessins, ou les dessins au scénario. Les deux sont très bons. L'histoire est toute en nuances et en finesse. Quand le scénario se montre fort et limite à charge contre la guerre et le colonialisme, le trait se fait alors porteur de cette force et les tensions ressortent en se concentrant sur les visages des personnages plutôt que sur des détails superflus.
J'ai aussi aimé la fin qui ne prend d'ailleurs toute sa force qu'après avoir lu la BD entièrement. Et que dire de cette histoire entre ces deux hommes si différents mais tellement semblables dans le fond. Cette histoire entre deux hommes, c'est en fait et avant tout une histoire d'Homme. Homme avec un H majuscule car on pourrait très facilement remettre cette histoire au cur du conflit irakien ou dans une tout autre guerre moderne. Chez ces deux hommes, on trouve de l'amitié là où il n'y a que guerre et mort. Ce n'est pas un témoignage à charge contre le colonialisme mais plutôt un pamphlet contre la guerre et la bêtise humaine.
Bref, une excellente BD que je vous conseille vivement !
