Les Chroniques de l'Imaginaire

Witch song (Witch song - 1) - Argyle, Amber

Brusenna vit en recluse dans la forêt, avec sa mère Sacra. Ses rares expéditions dans le village voisin l’angoissent, car les habitants la haïssent et ne demandent qu’à s’en prendre à elle. Tout ça, parce que la jeune fille et sa mère sont des sorcières !
Mais voilà un jour qu’une ancienne condisciple de Sacra vient remettre en question leur petite vie discrète. Espen, la Sorcière Noire qui a trahi les siens, a acquis de plus en plus de puissance. Modifiant le climat, elle tue peu à peu les terres et océans. Or pour la contrer, il ne reste plus qu’une poignée de Gardiennes : il n’est plus temps de se cacher, mais d’affronter l’ennemi. Sa mère partie, Brusenna se retrouve livrée à elle-même.

La somptueuse couverture de ce nouveau titre des éditons Lumen m’avait donné très envie de découvrir ce roman. Je ressors de cette lecture un peu déçue, car ce n’est pas à la hauteur de mes attentes (très fortes, reconnaissons-le).
Les personnages sont très classiques : une jeune héroïne belle et douée, courageuse, mais inexpérimentée et manquant de confiance en elle, accompagnée d’un beau jeune homme qui – évidemment – tombe éperdument amoureux au premier regard et est prêt à la servir jusqu'à la mort. Hélas, Senna passe son temps à se plaindre et se rabaisser, j’ai eu du mal à m’attacher à elle, j’avais plutôt envie de la secouer. Ceux qui la côtoient la trouvent charismatique, tandis que je la juge fade ! Quant à ses actions, elles sont peu crédibles. Sa manière de se lancer bille en tête à l'assaut de la méchante sorcière est limite ridicule : elle n’a pas de formation, ignore tout de ses pouvoirs et des sorcières en général, mais croit dur comme fer pouvoir affronter celle contre laquelle toutes les autres sorcières se sont cassées les dents. Quant à Joshen, il ne fait finalement guère que de la figuration, apportant son soutien moral plus qu’une aide réelle dans les situations difficiles.
Le schéma de l’histoire est également très prévisible, avec une série de fuites devant des adversaires impitoyables, une phase (trop rapide) d’apprentissage et un affrontement final contre un adversaire surpuissant. Les rebondissements trop attendus ne sont pas vraiment prenants ; seule la fin du roman m’a vraiment emballée, l’action devenant plus intéressante… pour me laisser sur ma faim à la dernière page, tant il reste de questions en suspens. Peut-être aurait-il été adéquat d’indiquer clairement sur la couverture qu’il s’agit d’une trilogie, car la fin est très insatisfaisante à mon goût, ne résolvant que les problèmes immédiats. Et pourquoi ne pas avoir traduit le titre ?

Par contre, j’ai été séduite par l’univers médiéval dans lequel évolue Brusenna, avec un système de magie très intéressant. C’est par le chant que les Sorcières vont influer sur les éléments, il leur faut savoir chanter et avoir l’oreille musicale. La fatigue vocale ou un simple bâillon vont donc être des obstacles de taille pour les Sorcières !
De plus, les Sorcières affectionnent l’utilisation de graines qu’elles lancent dans le vent, qui peuvent se développer à toute vitesse et répondre à leurs besoins. En quelques secondes, un arbre peut être assez grand pour empoigner des adversaires avec ses branches et les envoyer voler à plusieurs pas de là… La ceinture pleine de graines, les Sorcières sont prêtes à se battre en duel ! Cela titille l’imagination.

Si les lecteurs adultes risquent donc de s’ennuyer un peu face à une intrigue et une romance sans grande surprise, je pense que l’univers original imaginé par Amber Argyle saura plaire à un public plus jeune, qui se laissera emporter par les nombreux rebondissements autour des jeunes héros.