Dans un Paris enflammé par les émeutes de mai 1968, certains malins en profitent pour faire un gros coup. Ils attaquent une bijouterie de la place Vendôme. La police arrive. Les malfrats détalent. Lydia, qui transporte le butin, braque un automobiliste et leur fausse compagnie. Elle trace en direction du sud dans la DS Chapron décapotable d'Hubert...
La DS ouvre la série sur les voitures de légende de Soleil par une course poursuite sur les petites routes de France. L'histoire est très simple, elle me rappelle, dans son idée et sa découpe, certains films américains des années soixante-dix remplis de grosses cylindrées et de chrome. Cette simplicité est, franchement, une bonne chose. On se plonge très facilement dans le travail de Moënard et les pages défilent. Elle permet au scénariste de concentrer son attention, et la notre, sur le personnage principal de la BD : la DS cabriolet. Toutefois, il n'évite pas le piège de transformer l'ouvrage en un dépliant publicitaire pour Citroën. Certains passages en deviennent lourdingues et cassent le rythme du voyage.
Heureusement, les dessins de Castaza, fluides, précis sans être surchargés de détails, rattrapent l'affaire. Les voitures sont jolies à regarder (mention particulière à l'Alpine jaune) et leurs formes sont réussies, tout comme celles de Lydia sous sa robe à fleurs. La sensation de vitesse est présente et le fait que de nombreuses cases ressemblent à des cartes postales datées fait plutôt sourire. On pourrait, néanmoins, regretter que les visages et émotions des personnages ne soient pas plus travaillés.
Au final, sans être un grand amateur de la DS, cette première voiture de légende m'a agréablement surpris, les dessins sont plus que corrects et si le récit n'a rien d'original, il transporte le lecteur de Paris à Nice en douceur, dans cette ambiance teintée de nostalgie qui plaît tant aux propriétaires de vieilles françaises.