En septembre 1931, un terroriste place une bombe sur la voie de l'Orient-Express à la sortie de Budapest. La locomotive déraille, quitte le viaduc et les voitures font le grand plongeon. Seule la dernière évite de tester les lois du vieux Newton en grandeur nature, serait-ce la chance d'avoir une illustre passagère à bord ? La célèbre Joséphine Baker était dans le train pour rentrer à Paris. Pendant qu'elle réconforte les malheureux blessés, la police et les services secrets hongrois arrivent sur le lieu de la catastrophe.
Dans une Hongrie tiraillée entre les velléités fascistes des uns et les envies de grandeurs ouvrières des autres, un attentat à visibilité internationale est un sujet d'enquête chaud pour le commissaire Epstein. Ces messieurs des services secrets mettent la main immédiatement sur un message de revendication de la tuerie par les rouges, annonce aussitôt relayée à la presse par le ministre de la défense dont la haine des bolchéviques est bien connue. L'enquête s'annonce compliquée pour Epstein.
En parallèle aux Voitures de légende, Soleil nous propose également une série sur les Trains de légende, L'Orient-Express en entrée, suivi du Transcontinental et du Transsibérien. Plutôt qu'une simple course poursuite sur les routes du sud de la France, ce qui est plus difficile à réaliser en train, les auteurs nous font découvrir (un peu) le mythique Orient-Express au travers d'une enquête criminelle dans les années trente en Europe centrale.
Nolane nous mène à la rencontre de la bonne société de l'époque (les passagers habituels de ce train) et nous présente le climat politique du moment au travers de son enquête policière. Le récit se laisse suivre sans difficulté malgré quelques raccourcis. La construction du scénario est assez fébrile et Nolane se disperse en voulant aborder trop de sujets en même temps. On sent qu'il aime son histoire mais il lui aurait fallu quarante-huit pages supplémentaires pour la raconter correctement.
De plus et au contraire de La DS où la voiture était le personnage principal, ici, l'Orient-Express sert juste de décor et me semble plutôt interchangeable. Cette bande dessinée ne nous fait pas connaître ce train en détail. Elle nous le fait, certes, découvrir mais si l'Orient-Express ne vous est pas totalement inconnu, vous n'en apprendrez pas plus, d'autant que le cahier historique n'a aucun intérêt.
Venons-en à l'aspect visuel de cette bande dessinée. Si les mouvements et la mise en scène sont réussis, le dessin d'Olmos Almiñana pèche par un manque de détail général et une trop grande variabilité dans les personnages et leurs vêtements, ce qui est vraiment dommage pour un ouvrage sur un train du début du siècle passé. Je ne m'attendais pas à avoir le niveau de précision des décors d'un Chaillet mais à quelque chose de similaire à celui de la jolie couverture. Par ailleurs, le choix des couleurs rend l'ensemble froid et nuit à l'atmosphère.
Ma conclusion est dont assez mitigée, le dessin trop simple est décevant mais l'histoire tient la route et se laisse lire agréablement.