Les Chroniques de l'Imaginaire

Indécent (Indécent - 1) - Hoover, Colleen

Layken, bouleversée par la mort subite de son père, voit d’un mauvais œil sa famille déménager dans le Michigan. Toutefois, l’argent manque et il faut bien se faire une raison. Une bonne surprise l’attend pourtant dans sa nouvelle ville : leur voisin, Will, lui réserve son meilleur accueil. Entre les deux jeunes gens, le courant passe immédiatement et ils s’ouvrent leur cœur.
L’idylle est cependant de courte durée. Will et Lake ont parlé de tout et de rien, mais ils ont oublié un détail qui va avoir son importance. Désormais, impossible pour eux de continuer à se fréquenter ! Lake est désespérée. Les malheurs ne font que commencer.

Ce roman pour jeunes adultes commence de manière assez classique, sur le mode « je t’aime, tu m’aimes, mais on ne peut pas être ensemble ». L’amour au premier regard, les complications à n’en plus finir ensuite. C’est au point qu’au début je m’ennuyais même un peu. Cependant, l’émotion fait rapidement son apparition, transformant l’histoire en une leçon de vie triste et touchante qui entraîne le lecteur. Il est question d’amour, mais aussi de mort, et surtout de vie.

Ce qui m’a beaucoup plu dans ce livre, c’est la place que l’auteure a accordée au slam. Le slam, c’est « de la poésie avec représentation », une manière de mettre son cœur à nu en public en déclamant ses propres œuvres les plus intimes. Tous les jeudis, une soirée slam est organisée à Detroit ; Will la rate rarement, y allant tantôt en spectateur, tantôt en participant. Au fil des pages, les poèmes (en prose, mais avec l’accent mis sur certains mots) des différents personnages nous permettent d’approfondir leurs émotions, de comprendre ce qu’ils sont et comment ils le sont devenus. C’est particulièrement intéressant.

Par contre, je trouve dommage que l’éditeur n’ait pas mis en avant cet ouvrage à sa juste valeur. Le titre français Indécent suggère une tonalité érotique, ce qui n’est pas le cas, alors que le titre original Slammed était bien plus évocateur. Quant à la couverture, j’aurais pu penser à plein de choses pour illustrer ce roman, mais jamais je n’aurais choisi ce tabouret tout bête et sans attrait !

C’est donc un roman qui ne paye pas de mine et se présente sous un jour plutôt ordinaire, mais se lit finalement avec beaucoup de plaisir et d’émotion. Pour ma part, j’ai passé un très bon moment.