Un jour, lassée de devoir se battre pour les droits de leurs consurs, une association de féministes a demandé des actions concrètes aux gouvernements en place. Devant le mépris avec lequel ont été traitées leurs revendications, les femmes du monde entier se sont unies et ont fini par renverser les dirigeants et prendre le pouvoir. Les hommes furent condamnés à mort après l'ultime exaction d'un groupe de rebelles envers des jeunes filles. Depuis, les derniers survivants de l'Eradication sont impitoyablement traqués et enfermés dans la Structure. Là-bas, ils servent de reproducteurs avant d'être exécutés dès leur rôle rempli.
Lyra, ce soir-là, est ravie : elle vient enfin de capturer son premier intrus. L'entrainement qu'elle a suivi au Camp, comme toute jeune femme âgée de quinze à dix-huit ans, a porté ses fruits. Mais très vite, elle reçoit sa convocation à la Structure. L'heure est venue pour elle de devenir mère. Mais pour cela, elle doit surmonter sa peur et son dégoût : laisser un homme l'approcher, la toucher, pour concevoir un enfant. Elle a la possibilité d'être endormie mais elle préfère affronter son destin la tête haute. Elle entre donc dans la pièce où l'attend le mâle qui lui a été attribué et tombe sur le jeune homme quelle a capturé quelques jours plus tôt. Dès cet instant, la vie de Lyra va inexorablement changer...
Boys out ! est une dystopie dont le postulat de départ est fort alléchant. Imaginez une société où les femmes ont pris le pouvoir et traquent sans relâche les quelques mâles survivants. C'est là qu'on fait la connaissance de Lyra, une jeune femme qui va petit à petit réaliser que son monde n'est peut-être pas si parfait.
Javais découvert Rawia Arroum avec son premier roman Féealy Mage, qui ne m'avait pas convaincu, en raison d'un style trop peu maîtrisé. Ici, ce n'est pas le cas : l'écriture est fluide, le rythme soutenu et on suit avec intérêt les aventures de Lyra jusqu'à la fin coup de poing, inattendue mais parfaitement bien pensée à mes yeux.
Seulement, si le style est agréable et lidée de départ séduisante (et elle ma séduit), très vite, je n'ai cessé de noter des failles dans l'univers proposé. Comment une société féministe à l'extrême peut-elle montrer un tel irrespect du corps de la femme : grossesse obligatoire, viol programmé, avortement interdit, imposition de la vision machiste de l'apparence féminine (pantalon interdit, cheveux longs, grosse poitrine, minceur, etc.) ?
En effet, pour concevoir, point d'insémination artificielle mais la bonne vieille méthode à l'ancienne des corps qui s'unissent, alors même que cela révulse les participantes qui peuvent même demander à être endormies ! Pour le tri des naissances, à bas les progrès de la génétique : on attend la venue au monde pour éliminer les garçons. Totalement absurde à mes yeux.
Évidemment, lauteur tente de justifier ses choix mais cela sonne faux. D'ailleurs, si les hommes sont éliminés, comment cette société ne voit pas qu'elle se condamne à mort à très court terme ? On est même en droit de se demander comment il peut rester autant de survivants ? Et que dire du réseau de tunnels sous la ville qui permet même de rejoindre des appartements (genre une trappe sous une table de salon) sans que personne nait jamais rien vu ?
Finalement, si on arrive à oublier ces incongruités, on se laisse aisément happer par lintrigue où les événements senchaînent à cent à lheure. Certes, les ficelles sont grosses, énormes parfois, mais lauteur réussit à nous divertir.
Donc, si on recherche juste une lecture facile, avec une intrigue addictive bien que facile saupoudrée d'une romance digne des meilleurs Harlequin, sans se soucier de la crédibilité de l'univers mis en place, ce roman a tout pour plaire et il a plu si j'en juge les critiques enthousiastes lues sur la toile. Pour moi, malheureusement, le contexte imaginé manque trop de cohérence pour se laisser oublier. Il y avait pourtant matière à une belle réflexion sur la société, le féminisme et le machisme qui, ici, sest transformée en farce grotesque et incohérente.