Tristana Medeiros... Les fans de films d'horreur, ayant découvert les films espagnols [Rec], dont le premier volet est sorti en 2007, devraient se dire que ce nom ne leur est pas inconnu. Il s'agit d'une très vieille dame, affreuse, le plus souvent nue, que l'on aperçoit notamment dans le second volet. Eh bien, c'est ce personnage haut en couleurs qui nous fait la présentation ici des cinq histoires imaginées par des auteurs espagnols.
On y trouve d'abord ce qu'il advient de Tito, Mire et Ori, trois adolescents qui ont osé pénétrer dans le fameux immeuble que l'on aura tant parcouru au cinéma. Tito est bel et bien déjà une créature, et elle n'existe maintenant que pour troubler sa sur, Mire. Cette dernière trouvera du réconfort dans les bras d'Ori, notamment lorsque les deux adolescents ne peuvent que s'enfermer dans une chambre...
Puis, c'est Tristana qui prend directement le relais, afin de nous raconter ses origines, et les événements qui l'ont conduite à son monstrueux état. La religion n'est bien entendu pas étrangère à ce qu'est devenue Tristana, elle qui a subi d'importants sévices de la part des prêtres qu'elle servait. Une mignonne enfant qui devient un véritable monstre, voilà de quoi nous rappeler les pires heures de L'Exorciste de William Peter Blatty, non ?
Ah, et les animaux, il serait curieux de voir comment ils réagissent au virus, non ? C'est en tout cas la question que s'est posée Alvaro Ruilova, dans son exploration d'un zoo qui va s'infecter peu à peu, une espèce après l'autre. Imaginez les zombis non pas humains, mais boostés par la puissance d'un lion ou d'un éléphant...
Et puis, il y a cette pré-quelle à [Rec] 3 : comment cet oncle s'est-il retrouvé avec cette blessure à la main, qui l'a peu à peu transformé en monstre, entraînant le massacre que l'on connaît en plein mariage ? Cela nous sera expliqué ici, en noir et blanc, et en mouvements !
Autant le dire, je suis assez fan des films [Rec], ou plutôt des deux premiers, qui ont vraiment ce quelque chose de vraiment angoissant, élément que l'on perd dans le troisième film qui est beaucoup plus dans le gore et le théâtral. Ici, les éditions Glénat nous proposent cinq histoires inédites, présentées par Jaume Balaguero et Paco Plaza, qui sont les réalisateurs des films. Cinq histoires courtes, sans doute un peu trop, qui n'ont pour la plupart qu'un intérêt bien limité.
Pourtant, le choix de Tristana Medeiros pour présenter les histoires est sans doute judicieux, et l'histoire de ses origines, en noir et blanc elle aussi, est sans doute la plus réussie des cinq. On y trouve de l'intensité, du mouvement, et un réel intérêt par rapport aux films. Pour le reste, on est plutôt sur de la mauvaise série Z, où les dialogues ne sont pas toujours heureux, et où seul le gore peut présenter un quelconque intérêt. On est un peu sur le principe des Contes de la Crypte, mais avec des histoires qui manquent singulièrement de richesse et de profondeur.
Dommage, car la couverture était, elle, parfaitement réussie et aguicheuse : les films sont bien au-dessus de ces histoires, et il ne reste qu'à espérer que le quatrième volet reviendra sur les ambiances bien sombres des deux premiers [Rec] !