Nicolas a beaucoup de place dans sa vie, trop grande pour lui. Alors, il va choisir celle qui prendra le plus de place possible. Et celle qui prendra le plus de place possible, c'est Maud. Perdu entre cette nouvelle femme de sa vie, son panda d'agent (Yves Kleber) et son fils, Nicolas va essayer de trouver un chemin qui le mènera vers une forme de renaissance.
Voilà un ouvrage extrêmement atypique. Je ne sais pas vraiment comment juger ce livre. Très décousu, avec des chapitres ultra courts censés - je pense - donner beaucoup de rythme, mais qui provoquent plutôt une sensation de halètement. Les personnages sont placés dans une telle marginalité qu'ils créent en quelque sorte une nouvelle norme. Ils sont dans le classique de ce que l'on peut attendre d'un héros/antihéros complètement décalé. Rien de nouveau sous le soleil donc.
J'avoue avoir eu du mal à m'attacher à ces personnages-là. Question de sensibilité peut-être. Le climat très bobo et la généralité qu'en fait Nicolas Rey est un peu irritante. Mais là n'est pas à mon sens le souci. Voici la sensation que me laisse globalement l'ouvrage : c'est le livre d'un ancien drogué qui s'accroche à un univers dans lequel il n'évolue plus. C'est un pamphlet contre la drogue et ses méfaits, mais une sorte d'apologie du monde qui entoure tout cela. Un peu comme si la créativité et le talent littéraire étaient nécessairement dépendants d'un type très spécifique d'univers. En somme, cette lecture laisse chez moi un goût de faux-semblant.
Le livre est court et se lit assez rapidement, et si l'on ne passe pas à côté du cliché, on évite toutefois le mélodrame. Un peu déçue donc, mais j'imagine que les fans de Nicolas Rey y trouveront leur compte.