Nous sommes une petite centaine d'années avant l'arrivée de la treizième mission sur la planète Siberia 56. Nous avons affaire ici à de véritables pionniers, car on assiste à l'arrivée de la première mission sur Siberia 56, planète glaciaire et inhospitalière, où la température au niveau des pôles atteint pratiquement le zéro absolu. L'équipage parvient à monter une première base lors des premières années, et il est décidé de se rendre à pied vers une zone encore inconnue. Rapidement, les choses dégénèrent, lorsque les scientifiques sont exterminés les uns après les autres par une chose immense. Et invisible...
Retour au présent maintenant : Ned est le seul survivant de la treizième mission envoyée sur Siberia 56. Il a pu être recueilli par les scientifiques des missions précédentes, après avoir vécu un véritable cauchemar. Il existe des formes de vie animales sur Siberia 56, mais aucune concernant celui que l'on appelle maintenant le morbius, un animal gigantesque, quasiment invisible, possédant un radar qui peut être troublé lors des aurores boréales qui surviennent assez fréquemment. C'est d'ailleurs grâce à cela que Ned a pu survivre.
L'étonnant est qu'il n'est fait aucune mention de la présence de ce monstre dans les bases de données des missions précédentes. Or, après avoir décimé la première mission, le monstre a fait également plusieurs victimes dans la seconde mission. En parallèle, il est étrange de constater des signes d'une présence extraterrestre vieille de plusieurs millions d'années sur Siberia 56. Des fresques, mais également un trou parfait, de plusieurs centaines de diamètre et de plus de deux kilomètres de profondeur. Un endroit idéal pour pouvoir voir le morbius, et l'exterminer. Mais il faut croire que ces premiers explorateurs ont échoué. Et à présent, Ned fait partie de l'exploration venue étudier ce trou. Il y a des chances que ses cauchemars ne cessent pas de suite...
Nous en sommes au second tome de Siberia 56, une série de science-fiction plutôt classique, qui met à l'honneur un certain nombre de références franchement chères aux geek du genre. En clair, si vous êtes fans d'Alien, ou d'une série comme Tremors, il sera impensable de passer à côté de cette série de Christophe Bec, où l'ambiance glaciale et flippante est parfaitement restituée par les dessins réalistes d'Alexis Sentenac.
Ce tome est l'occasion de flash-backs, histoire de mieux comprendre ce qui s'est passé avec les deux premières missions. Alors qu'on avait un récit plus linéaire dans le premier tome, on tombe là sur un rythme plus mouvementé. Le sens du suspense de Christophe Bec n'est plus à démontrer (Carthago, Prométhée, Bunker et j'en passe...) et il est de nouveau bien présent avec cette possibilité de voir ce qu'ont donné les missions précédentes. L'univers imaginé pourrait d'ailleurs vite prendre de l'ampleur, avec toutes les autres missions, et avec les premiers pionniers non humains, dont la mission a été apparemment un échec cuisant...
Au niveau des dessins, les couleurs sont tout simplement glaciales, et cela se prête bien évidemment parfaitement au récit. Par ailleurs, les différents monstres rencontrés sont superbes, entre les vers et les vers des glaces : de quoi rester en alerte pendant tout le tome, sans aucun souci.
Une histoire de science-fiction d'un grand classicisme, certes, mais qui reste parfaitement maîtrisée et jouissive jusqu'au bout. Vivement la suite, et pourvu que cela dure !