Les Chroniques de l'Imaginaire

Erased (Erased - 3) - Sanbe, Kei

Satoru est toujours en 1988, et il est de plus en plus inquiet au fur et à mesure que les minutes passent en cette matinée d'école. Son amie Kayo, qui est censée être disparue depuis deux jours, tarde à arriver. Lors de la récréation matinale, Satoru n'y tient plus : il quitte l'école et se rend chez la jeune fille. Il n'y trouve personne, si ce n'est quelques empreintes d'adulte, à côté d'un abri de jardin où il ne trouve rien d'intéressant...

La disparition de Kayo est maintenant avérée, au grand désarroi de Satoru. Celui-ci n'a pas pu éviter l'enlèvement de Kayo, et le pire est que cet enlèvement d'enfant n'est pas le seul... Deux jours plus tard, une autre jeune fille est enlevée, et l'école minimise cela afin de ne pas effrayer les élèves. Même les journaux télévisés locaux ne diffusent que tardivement les informations, mais Satoru est bien mis dans la confidence par son professeur, avant de terminer son saut dans le passé et de revenir à l'année 2006.

Là, il est immédiatement poursuivi par la police : sa mère vient d'être tuée cruellement, et tout porte à croire que c'est Satoru qui en est le coupable... En plus de la douleur de la perte de sa mère, Satoru doit maintenant fuir pour faire éclater la vérité, qu'il ignore encore pour le moment. Il va devoir trouver des alliés, en commençant par son propre patron au travail. Mais il s'en faut d'un cheveu que la police ne le cueille immédiatement. Bientôt, il s'avère que seule Airi, la jeune collègue de Satoru, accepte de lui faire confiance.

Et cette confiance est à deux doigts de coûter la vie à Airi, dans ce troisième tome de Erased, un seinen qui a tout du thriller temporel, et qui paraît chez Ki-oon. On retrouve avec plaisir les planches de Kei Sanbe. C'est agréable, et les dessins épurés et soignés mettent encore une fois en avant la lisibilité : un élément essentiel lorsqu'on a entre les mains une histoire qui se passe à deux niveaux temporels différents.

Au niveau du récit, les personnages principaux sont toujours aussi attachants. Cela vaut surtout pour Satoru, enfant en 1988 ou adulte en 2006, ainsi que pour Airi, qui fait d'ailleurs l'objet de la très jolie couverture de ce troisième opus. Le tome est assez fourni en événements, dans le passé comme dans le présent, et le lecteur va devoir commencer à vraiment s'accrocher pour ne rien perdre du puzzle concocté par Kei Sanbe.

Un thriller efficace, mêlé à de la science-fiction grâce à ces sauts temporels. L'histoire est réfléchie, de nouvelles questions se posent : pourquoi s'en priver ?