Les Chroniques de l'Imaginaire

New Delhi (Uchronie(s) - 3) - Corbeyran, Eric & Defali, Djillali

Nous sommes dans un établissement de New Beijing, où Abha et Dhaval Madhura sont maintenus prisonniers, tout en étant l'objet d'actes médicaux de la part d'un personnel qui n'a pas le droit de leur donner des informations. C'est le Docteur Harshad qui s'occupe présentement d'Abha et qui lui apprend qu'elle est enceinte... Dans le même temps, Abha reçoit la visite de Kundan Raman, un proche du gouvernement qui se fait une nouvelle fois éconduire par Abha... De quoi le rendre menaçant et fou de rage, sous les oreilles du Docteur Harshad...
Abha sait qu'elle sera bientôt jugée et qu'elle aura du mal à s'en sortir. Et le fait d'être enceinte n'y changera pas grand chose, d'autant que le père du bébé, dit-elle, n'est autre qu'un certain Yakov, qui n'est pas de ce monde... A présent, c'est pour sa petite sœur qu'Abha s'inquiète : Lakshmi Amishi est une exploratrice, un véritable esprit capable maintenant de traverser les murs. Son enveloppe corporelle est sur le point d'être brûlée, pour servir d'exemple aux autres yogis...

Justement, Lakshmi est au pénitencier d'Ellis Island. Elle déjoue la sécurité et peut ainsi rencontrer Ludmila et Feodossia : la mère et la fille sont dans des cellules mitoyennes, sans le savoir... Lakshmi leur promet bientôt qu'elles seront toutes les deux libres... Pour l'heure, le procès d'Abha a lieu et seule cette dernière sera condamnée, sans Dhaval... La vie carcérale est dure, jusqu'à ce que l'espoir survienne de nouveau par le biais d'une lettre amenée ici par le Docteur Harshad...

Nous en sommes là au troisième et dernier tome de New Delhi, une des séries qui compose l'univers d'Uchronie(s), une aventure imaginée par Eric Corbeyran. Nous sommes bientôt à la conclusion du second cycle. C'est dans la collection Grafica de chez Glénat que cet album, comme tous les précédents, paraît.

C'est ici Djillali Defali qui est au dessin, avec Cyril Saint-Blancat à la couleur... A noter que la couverture est signée par Richard Guérineau (dessinateur de la série Le Chant des Stryges, du même scénariste). Les dessins de Defali sont ici totalement épurés, pour se concentrer sur les visages des protagonistes, et leurs expressions particulièrement soignées. Une technique intéressante, souvent avec des plans serrés, qui permet au lecteur de s'attacher facilement aux personnages et de se concentrer sur leurs dialogues.

Le dessinateur de Asphodèle, La loi des 12 tables, ou encore Le syndrome de Hyde parvient ainsi à s'en sortir avec des décors souvent minimalistes, et une colorisation sobre qui accroît la lisibilité. D'ailleurs, il vaut mieux que cela soit ainsi, lorsqu'on est sur un dernier tome d'une série qui en voit deux autres évoluer en parallèle, le tout dans un second cycle, déjà !

Au niveau du récit, Corbeyran parvient à passer de belle façon d'un groupe de personnages à un autre, sans que le rythme n'en soit altéré. On plonge facilement dans l'action, et il faut bien reconnaître que les pages tournent presque toutes seules dans ce tome. Sans être non plus transcendant, le tome est intéressant et permet encore une fois de se plonger dans ce vaste univers dont l'épilogue arrive bientôt...